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Exposition Il n’y aura pas d’étoiles filantes de Basim Magdy – Jeu de Paume, Paris

9 décembre 2016
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BasimMagdy 01

Exposition Il n’y aura pas d’étoiles filantes – Jeu de Paume, Paris

Œuvres de Basim Magdy

Du 18 octobre 2016 au 15 janvier 2017

Tarifs : plein tarif : 10 € / tarif réduit : 7,50 €
(billet valable uniquement à la journée)

Réservation en ligne ou par tél. au 08 92 68 46 94

Jeu de Paume
1 place de la Concorde
75008 Paris
M° Concorde

www.jeudepaume.org

Du 18 octobre 2016 au 15 janvier 2017

Certains des films de Basim Magdy sont comme des essais visuels empreints de surréalisme, qui captent l’espace où s’engouffrent désirs vains et désillusions.

Le point de vue adopté par Magdy est celui de l’observateur extérieur, qui interroge ce qui pousse les hommes à vouloir fabriquer des mythes collectifs. Ses films exposent les aspirations et idéologies qui guident les actions mises en œuvre par l’homme afin de construire la cohésion du groupe, soit en exagérant l’importance d’un mythe fondateur, soit à l’inverse en faisant accroire l’idée d’un avenir glorieux. Cette dynamique, qui tend à enjoliver les faits en leur adjoignant des bribes de fiction, peut remplir la même fonction que les histoires nationales ou les sagas familiales, à savoir souligner une particularité qui justifie l’exception présente. Dans les récits de Magdy, la mise en œuvre d’un but élevé est presque toujours sujette à désillusion dès lors que les grands desseins se voient confrontés à la réalité et les individus contraints de se résigner à la banalité du quotidien.

BasimMagdy 15Dans No Shooting Stars [Il n’y aura pas d’étoiles filantes] l’artiste couvre un territoire vierge de mythe fondateur, à savoir l’immensité de l’océan. L’espace aquatique est certes présent dans la plupart des récits religieux concernant la création, et la science y voit même l’origine de la vie. Cependant, hormis la reconnaissance du rôle joué par l’eau en tant que source de vie, les civilisations terriennes n’accordent guère d’importance aux océans. L’océan est comme un territoire endormi aux marges de notre conscience, qui n’a pas sa place dans les livres d’histoire puisqu’il n’a jamais été dans l’intérêt d’aucun groupe de s’en proclamer résident. Au contraire, dans la psychologie collective, le grand large, pris dans la dichotomie terre/eau, est le lieu tout désigné pour accueillir les vagabonds et les prisonniers, et à ce titre figure le versant négatif de la terre, où l’ordre est censé régner. Cette nouvelle oeuvre de Basim Magdy se construit autour du récit d’une personne dont l’identité se confond avec l’océan, d’une entité qui cherche à percer les secrets du monde sous-marin. Le film est fait d’une succession d’images se fondant les unes dans les autres et de scènes oniriques qui entrent en discordance avec le récit. Si certaines images nous montrent ce qui se passe sous l’eau, la plupart décrivent des espaces qui, bien que touchés par le mystère de l’océan, ne peuvent cependant pas l’éclairer. La fable du narrateur emprunte la voie sinueuse de la poésie, intensifiant les sentiments existants plutôt qu’elle ne comble le désir d’explication et transportant le récit à travers les méandres de l’imagination. La surface de l’océan nous est relativement familière – nombre d’explorateurs et de navires l’ont sillonnée au fil des siècles –, mais personne n’a encore cartographié ses abîmes. Selon Jung, l’océan représente notre inconscient, cette immense part de notre activité mentale que nous ne pouvons contrôler. La voix du narrateur – est-il monstre marin, sirène ou tortue de mer ? – nous berce familièrement, mais son image s’évanouit à peine a-t-elle pris forme, en parfaite logique avec la mobilité et l’instabilité de l’univers aquatique.

Le titre, No Shooting Stars, fait écho à ces mots du film : « Dans ces abîmes il n’y a pas d’étoiles filantes / Dans ces abîmes gît une existence / Où vos désirs ne seront pas exaucés. » Magdy qui, dans ses films antérieurs, traitait du désenchantement qu’engendrent les attentes déçues, témoigne ici d’un immense respect à l’égard de l’inconnu. Se plaçant dans une perspective d’humilité, il prend acte des limites de notre savoir et laisse entendre que certaines choses, inconnues de nous, le resteront peut-être à jamais. Renonçant lui-même au projet de capter l’essence de l’espace aquatique, il déroule le film comme une méditation sur ce que l’océan laisse entrevoir de son mystère.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=sL_tpJezT-o[/embedyt]

Commissaire : Heidi Ballet

[Source texte et visuel : Dossier de presse]

[Crédits Photo 1 : Basim Magdy, Film Super 16 mm et GIF animés transférés sur vidéo Full HD, Coproduction Jeu de Paume, Paris, Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques et CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux. © Basim Magdy, 2016 / Photo 2 : © xxx / Photo 3 : © xxx / …. ]

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