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Happiness Road de Hsin-Yin Sung – Film d’animation

23 juillet 2018
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Tchi vit aux USA où elle s’est installée, à la poursuite du « rêve américain », après ses études à Taiwan. Sa grand-mère adorée vient à mourir et la voilà de retour dans sa ville natale, où elle retrouve sa famille, ses souvenirs d’enfants et son quartier Happiness Road. Tout se bouscule dans son esprit : ses souvenirs d’enfants, la petite et la grande histoire, l’amertume de l’exil, ses espoirs de carrière, son fiancé américain et sa famille aux traditions un peu ringardes… Et si finalement le rêve américain n’en était pas un ?
Tchi finira-t-elle par se retrouver  alors qu’elle ignorait s’être perdue ?

LES PERSONNAGES

Happiness Road n’est pas seulement l’histoire de son héroïne, Lin Su-Tchi, mais aussi celle de tous ses proches, sa Grand Mère dont la mort est le déclencheur du récit, mais également de ses parents et de son cousin Wen activiste politique. C’est aussi celle de ses amis d’enfance, qu’elle retrouve une fois adulte. Ils représentent un échantillon représentatif de la société taïwanaise, qu’il s’agisse de la fille d’un militaire américain ayant abandonné sa mère, ou ce curieux gamin prédisant les numéros gagnants de la loterie patriotique. C’est à travers leurs souvenirs que l’on découvre la tumultueuse histoire récente de Taïwan. Par la précision des détails, Happiness Road peut être vue comme une fresque historique richement documenté, traversée par les explosions poétiques des songes de Lin Su-Tchi.

LA REALISATRICE

Hsin-Yin Sung est née à Taipei. Elle a étudié la théorie du cinéma à l’université de Kyoto, puis a obtenu une maîtrise en cinéma au Columbia College de Chicago. Avant de devenir cinéaste, Hsin-Yin Sung était journaliste, écrivaine, employée de magasin au karaoké de Kyoto et photographe.

En tant que cinéaste, elle s’intéresse à l’utilisation de différents genres cinématographiques pour explorer les relations universelles qui peuvent unir le public. Elle porte un intérêt particulier au rythme d’un film à travers l’utilisation du montage qu’elle associe à la composition d’un morceau de musique. Ses courts métrages tels que The red shoes, Single Waltz ont été projetés dans de nombreux festivals internationaux. Son premier court métrage d’animation a remporté le prix du meilleur film d’animation au Festival du film de Taipei 2013.

Happiness Road est son premier long métrage d’animation, et elle travaille également sur Love is a bitch un premier long métrage en prise de vue réelle.

UN PEU D’HISTOIRE

Si la « découverte » de l’île par les Portugais à eu lieu en 1542, Taïwan était déjà peuplée par des aborigènes qui, aujourd’hui, ne représentent que 2 % de la population. La grand-mère de Lin Su-Tchi, est une descendante de ces autochtones.

Après le 17e siècle, l’île est régulièrement envahie (par les Hollandais notamment) ce qui entraîne le métissage de la population. La Chine est la puissance coloniale qui réussira à s’implanter le plus longuement, mais après la défaite de la guerre sino-japonaise (1894-1895), la Chine cède Taïwan au vainqueur. Taïwan profite un temps des tractations entre les deux puissances pour déclarer une première fois son indépendance, mais devra déposer très vite les armes devant l’armée japonaise.

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que Taïwan redevient chinoise, mais sous tutelle américaine. Déjà, l’affrontement avec le bloc communiste se fait sentir : Taïwan devient, en effet le refuge du chef du parti nationaliste chinois : Tchang Kai Chek, qui a été vaincu en Chine continentale par Mao Tse Tung. Tchang Kai Chek instaure une dictature sur l’île, soutenu par les Etats-Unis, par périodes et selon leurs intérêts. Il meurt le 5 avril 1975, jour de naissance de l’héroïne de Happiness Road. Ce n’est que trois ans plus tard que son fils, devenu président de Taïwan permet à l’île de s’ouvrir un peu et l’autoritarisme cède à la liberté d’expression. Pour autant, il faudra attendre 1996 pour que Taïwan connaisse ses premières élections, et ce n’est qu’en 2008 que l’île est considérée par l’Union européenne comme réellement démocratique. En janvier 2016, Tsai Ing-wen devient la première femme présidente de la République de Taïwan.

En quarante ans Taïwan voit le passage progressif d’un État à parti unique à une seule langue (le mandarin imposé dès l’école, comme on le découvre dans le film) à une société multiculturelle et multipartiste. Happiness Road se déroule, durant toute cette période d’instabilité politique. Les trente ans de récit du film connaissent un dernier événement politique tragique : les attentats contre le World Trade Center le 11 septembre 2001, alors que Lin Su-Tchi se trouve sur le sol américain.

[Source : communiqué de presse]

« Bouleversant » 20 minutes
« Des portraits de femmes touchants et universels » Aufeminin
« Un petit bijou » Cinématraque
« Un grand film… qui n’est pas sans rappeler la grâce du regretté Tahakata » Petit Bulletin
« Comme une bouffée d’air pur à l’horizon » Just Focus
« Le film qui a ému le festival d’Annecy » Freakin Geek

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