La Cage est ouverte – Espace Sarah Bernhardt – Goussainville
Qu’est-ce qui pousse les artistes à choisir l’animal comme thème ou comme sujet à part entière ? Est-ce l’indolence d’un escargot qui offre à nos yeux une alternative à une société éprise de vitesse ? La masse démesurée d’un éléphant dissimulée dans la matière picturale ? Ou encore l’insoumission d’un chat face à un maître à la rigueur militaire ? Toujours est-il que l’espèce animale est observée, auscultée ou caricaturée et qu’elle semble bien être prétexte, de manière détournée ou directe, à parler de l’homme.
La représentation de l’animal est l’un des premiers sujets de l’histoire de l’art. Dès la préhistoire, les peintures pariétales figurent des animaux et des scènes de chasse. Depuis, l’animal n’a cessé d’inspirer les artistes de tous continents et de tous styles. On pense aux représentations allant des divinités égyptiennes, aux études d’animaux – de la Renaissance italienne à la peinture du XIXème siècle – en passant par les natures mortes, du XVIIème siècle à aujourd’hui. L’animal offre aux artistes des possibilités de monstrations picturales virtuoses, dans le cas de portraits par exemple. Lorsqu’il est une figure parmi d’autres, il devient porteur de symboles divers : mise en exergue d’un érotisme dans la représentation du chat au coeur de l’Olympia d’Edouard Manet ou faire-valoir de l’empereur dans la figuration de la fougue équine au sein du tableau Napoléon franchissant le Grand Saint-Bernard de Jacques-Louis David.
L’art contemporain élargit, quant à lui, le champ de la représentation animale : l’animal demeure sujet à métaphores, mais il peut aussi être employé comme matériau plastique ou devenir acteur de l’oeuvre. Dans cette exposition, davantage que l’animal comme sujet, c’est à travers le prisme des relations de l’homme à l’animal que nous découvrons les oeuvres. L’animal peut être abordé pour son caractère purement esthétique et c’est alors un rapport poétique et ludique qui se tisse entre l’artiste et son sujet. Il peut, en tant que métaphore, souligner les excès dominateurs de l’humain ou apparaître sous des traits anthropomorphes tandis que l’homme dévoile ses pulsions animales… Ces mises en scène offrent avant tout, à travers ironie, caricature et poésie, les possibilités de parler de nos sociétés modernes, de soulever des questions éthiques et politiques et de mettre en perspective les concepts d’humanité et d’animalité. A partir de cette thématique, c’est la question de l’identité humaine- la place de l’homme et son rôle dans le monde des vivants – qui sont posés.
La Cage est ouverte
Œuvres de Joël Bartoloméo, Pascal Bauer, Pascal Bernier, Sheila Bocchine, Vladimir Cruells, Véronique Elléna, Xavier Lambours, Nikolaj Bendix Skyum Larsen , Marlène Mocquet, Françoise Pétrovitch, Roa, Agnès Rosse, Moussa Sarr et Gérard Tisserand
Du 13 au 30 novembre 2012
Du lundi au vendredi, de 9h à 11h30 et de 14h à 16h30
Le mercredi, de 15h30 à 16h30
Vernissage le 14 novembre à 19h
Des visites seront organisées pour les écoles élémentaires de la Ville et pour le tout public. Elles seront animées par les conceptrices de l’exposition.
Espace Sarah Bernhardt
82, bd Paul Vaillant Couturier
95190 Goussainville
RER D Direction Coye / Orry-la-Ville. Arrêt Les noues, Goussainville. A 25 minutes de Gare du Nord. A 5 minutes à pied de la Gare RER
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