« Libertad » – Mademoiselle Maurice – Galerie MathGoth
Dans le cadre de son second solo show parisien intitulé « Libertad », Mademoiselle Maurice présente de nouveaux ouvrages autour de l’origami inspirés de ses récents voyages et de ses rencontres. Comme l’évoque le titre, il sera entre autres question de liberté et de nature, déclinées sur une trentaine de pièces comprenant deux grands formats ainsi que plusieurs installations au cœur de l’espace de la Galerie Mathgoth.
Si l’on cherche à définir le terme de liberté, quelques lignes ne suffisent évidemment pas, tant sa signification est plurielle. Partons de l’article 6 de la deuxième Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 : « La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui : elle a pour principe la nature ; (…) sa limite morale est dans cette maxime : ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait ». Au regard de l’œuvre de Mademoiselle Maurice, cette définition pourrait s’étendre à tout ce qui n’est pas l’homme et que ce dernier persiste à saccager au nom de la mondialisation. Ne dit-on pas d’ailleurs que la Nature reprend ses droits et qu’elle possède sa loi propre ?

La biodiversité est au centre des préoccupations artistiques de l’origamiste : elle s’attèle notamment à l’inscrire au sein de cercles chromatiques comme pour la faire sortir de ses cases. Au fil des œuvres proposées, des arcs en ciel se détachent sur des gammes de blancs, noirs et ors, avec des fonds et autres assemblages de couleurs qui diffèrent des tableaux texturés auxquels elle nous a habitués. Les origamis de métal dans l’une des installations font écho au papier, et les surfaces lisses s’opposent au relief des feuilles pliées, dans une symphonie de toiles et de supports recyclés et transformés.
Le mouvement est également soigneusement étudié pour donner toute la mesure du monde grouillant de la faune et de la flore, semblable à celui observé lors d’un voyage en Colombie en 2017. Les plantes urbaines surgissant au gré d’une fissure, du toit d’une maison de Bogota, d’un trou dans le bitume, et qu’on appelle communément les mauvaises herbes, sont sublimées. L’artiste propose au sein de la galerie un mini observatoire de la nature sauvage qui défie inlassablement le béton et les désherbants. La liberté se trouve ainsi présentée sous forme de métaphore : la petite herbe qui lutte pour pousser au travers d’un tas de gravats est comparable à l’individu qui se bat pour ses libertés entravées.
C’est au fond le même combat qui se dessine au creux de la forêt colorée de Mademoiselle Maurice : être sur Terre et dans la terre pour prendre racine, en un mot pour exister. L’ensemble de la scénographie rappelle le cosmos et tout ce qui est à l’image des astres. A l’instar de la figure du cercle, symbole de l’infini, soleil, lune, mers, poissons et oiseaux façonnent ces paysages de liberté où les quatre éléments font voguer l’esprit entre instinct basique de survie et velléité de vivre libre. L’oiseau ou le poisson volant personnifient aussi l’affranchissement des cages ou des barrières. L’artiste donne littéralement des ailes à sa propre créativité, dans son souhait de toujours se renouveler, de sortir des zones de confort et des clichés. Les envolées lyriques et chatoyantes de Mademoiselle Maurice sont à voir du 6 avril au 12 mai et – est-il besoin de le rappeler ? – l’entrée est LIBRE !
[ Source : communiqué de presse ]
Articles liés

Orelsan et “Yoroï” : un nouvel art de se raconter
Avec Yoroï, Orelsan dépasse la musique pour façonner un univers cinématographique dense et personnel. L’artiste brouille les frontières entre fiction et réalité pour mieux se réinventer. Un tournant qui redéfinit sa place dans la culture contemporaine. Un peu plus...

“Détail d’un vase grec à figures rouges”, du théâtre déconstruit à l’Athénée
Ce spectacle n’est pas un spectacle. Ou peut-être que si ? En tout cas, ce n’est pas un spectacle. Inscrits avec humour dans une démarche de déconstruction de la représentation théâtrale, Flavien Bellec, Étienne Blanc, Clémence Boissé et Solal Forte...

L’adaptation du conte “Poil de Carotte” à l’Athénée Théâtre
À rebours d’une adaptation littérale du conte cruel de Jules Renard, Poil de Carotte, le trio Flavien Bellec, Étienne Blanc et Solal Forte s’appuie sur l’expérience de l’humiliation portée par le roman pour déconstruire la représentation théâtrale. Entre geste...





