Marie Quéau, cinquième lauréate du Prix LE BAL/ADAGP de la Jeune Création, expose “FURY” au BAL
Marie Quéau, Sans titre #55, Action Training Productions, 2020, extrait de la série Fury, Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris © Marie Quéau / ADAGP, Paris, 2025
Marie Quéau est la cinquième lauréate du Prix LE BAL/ADAGP de la Jeune Création, qui a été décerné en 2023. Ce prix a pour vocation d’accompagner pendant deux ans la réalisation d’un projet de création s’inscrivant dans le spectre large de l’image-document, fixe et en mouvement, articulant enjeux sociétaux et esthétiques.
Le projet de Marie Quéau “FURY” fait l’objet d’une installation au BAL et d’un livre co-édité par Roma Publications et LE BAL.
Comment apprend-on à tomber, se jeter par une fenêtre, tout casser sur rendez-vous ? Marie Quéau expose dans FURY des corps confrontés à des états extrêmes : cascadeurs défenestrés à répétition, acteurs en transe dans des studios de motion capture, apnéistes en immersion statique au bord de la dérive, individus donnant libre cours à leur rage dans une fury room. Mêlant expériences réelles et machineries du faux, son travail emprunte à la science-fiction sa dimension spéculative pour éprouver le réel et ses limites.
Ces univers disparates ont en commun de fabriquer du vraisemblable. Ainsi, documenter une probabilité pourrait parfaitement résumer la démarche de Marie Quéau ou photographier la possibilité qu’une chose a d’être « vraie ». Cadrages serrés, noir-et-blanc saturé et couleurs artificielles lui permettent de construire un espace indéterminé, menaçant, opaque, où pointe une violence sourde et où seuls les corps et leurs gestes comptent.

Marie Quéau, Sans titre #138 still 3, Rage Room Masse Attaque, 2025, extrait de la série Fury, Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris © Marie Quéau / ADAGP, Paris, 2025
Face à un monde où la logique échappe, Marie Quéau s’attache aux figures poétiques du renversement : la chute comme un envers de l’envol, un corps qui encaisse la blessure ou l’accident pour un autre, un état de transe converti en données par la machine, la violence théâtralisée pour assurer sa survie. Loin de se contenter de capturer ces instants de bascule, elle en expose aussi les mécanismes : protocoles, capteurs, instruments, autant d’outils qui transforment l’expérience limite en performance maîtrisée, en récit mesurable.
En juxtaposant ces fragments – corps tendus vers l’extrême, dispositifs de contrôle et gestes calculés – son travail met au jour une contradiction fondamentale : l’humain cherche sans cesse à dompter ce qui, par définition, le dépasse.
Le travail de Marie Quéau nous invite à questionner notre propre perception de la réalité. Et si ces moments de confrontation aux limites, quand le corps et l’esprit vacillent entre contrôle et lâcher-prise, révélaient ce qui nous lie le plus intensément ?
À propos de Marie Quéau
Marie Quéau est née en 1985 à Choisy-le-Roi. Après des études d’arts plastiques, elle intègre l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles dont elle est diplômée en 2009. Depuis 2017, elle vit et travaille à Paris, à la suite d’une résidence à la Cité internationale des arts.
Sa pratique interroge la frontière entre documentaire et fiction : attentive à la dimension descriptive des sujets, elle s’en écarte toujours pour révéler zones de trouble et ambiguïtés, empruntant aussi bien à l’imaginaire collectif qu’à la science-fiction.

Marie Quéau © Krikor
Son travail a été présenté dans de nombreuses institutions et festivals, dont le Centre Photographique d’Île-de-France, le Festival international de mode et de photographie de Hyères, le Centre culturel de Freiburg, la Filature de Mulhouse, la galerie Madé à Paris, ainsi qu’au Festival PhotoLevallois.
Ses projets ont donné lieu à plusieurs publications : Handbook (September Books, 2018) est une cartographie poétique de sites dédiés à la recherche scientifique ; Odds and ends (Area Books, 2021) explore la fin comme processus à l’œuvre dans ce qui nous entoure ; et Le Royaume (Area Books, 2025) dresse le portrait d’une communauté imaginaire.
Ses œuvres sont présentes dans diverses collections telles que le Frac Île-de-France, le Centre national des arts plastiques (Cnap) ainsi que la Bibliothèque nationale de France.
Elle est représentée par la galerie Les filles du calvaire, Paris.
“Le titre FURY est venu du film Alien 3 de David Fincher et du nom de la planète “Fury 161″ où le film se déroule. Au tout début de ce travail, j’imaginais que les personnages que je photographiais vivaient sur cette planète-prison, mue par des forces telluriques extrêmes. J’ai gardé FURY parce que j’aimais l’énergie que ce titre représentait.” – Marie Quéau
[Source : communiqué de presse]
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