Mathieu Mercier déraisonne – Fondation d’entreprise Ricard
L’espace de la Fondation d’entreprise Ricard accueille cet artiste français dans un lieu répondant visiblement assez bien au statisme et au minimalisme inhérents à l’ensemble de ses œuvres. Sobres, confondus, le lieu et les œuvres semblent se chuchoter sans interrompre les pensées du visiteur ; l’empreinte de l’espace d’exposition se réduit au maximum.
C’est tout d’abord la sobriété qui est établie dans la première salle. Last Day Bed évoque une pierre tombale épurée sur lequel un traversin est couché. Ce lit de repos éternel n’inquiète pas tant son austérité impressionne, que son immobilité se condense. Puis le regard se porte sur des colonnes grises, verticales, accompagnant la colonne centrale de l’espace de la Fondation d’entreprise Ricard. Des tuyaux basiques, de différentes circonférences. Loin du chantier, elles ne troublent que l’espace et laissent les visiteurs s’articuler autour d’elles.
Vient ensuite l’environnement le plus travaillé dans la seconde salle. Mathieu Mercier semble avoir donné l’accent sur la matière (bois, plastique, cuir, coton, métal) comme dénominateur commun à ses œuvres. Ces architextures développent une matière sur un volume et exploitent leur potentiel prosaïque. Qu’il s’agisse d’une structure en polystyrène vêtue d’une chemise, des mailles d’un textile en acier accrochées à un mur, ou des jambes de bois hébétées devant un moule en plâtre d’un sac plastique, Mathieu Mercier emprunte au Constructivisme un réalisme et un dynamisme déséquilibrant notre réel. Pour preuve, l’anamorphose impuissante et affublée d’un réveil évoquant à eux seuls cette impression d’un rêve éveillé.
Cette exposition brève par son contenu mérite que l’on s’y arrête longuement pour se défaire de sa réalité. « Dans la façon de manifester les légers tremblements de la réalité, ou dans celle de se saisir des chefs d’œuvres du modernisme pour les faire parler, Mathieu Mercier aura rarement été si proche de l’esprit surréaliste » – Patrick Javault.
Jules Le Fèvre
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=TM-dc2R-FEg[/embedyt]
Mathieu Mercier déraisonne
Du 27 novembre au 12 janvier 2013
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Vernissage lundi 26 novembre à partir de 18h30
Entrée libre
Fondation d’entreprise Ricard
12, rue Boissy d’Anglas
75008 Paris
M° Concorde
Articles liés
Vivez une soirée performance à l’occasion de la sortie en livre du podcast “La Traque” à la librairie la Mouette Rieuse
À l’occasion de la sortie en livre du podcast “La Traque”, Bababam organise une soirée Performance Live spéciale le jeudi 13 juin 2024, à la librairie la Mouette Rieuse. Le podcast La Traque aux 4 millions d’écoutes est désormais...
Avignon Festival Off 2024 : “Voyage à Napoli”, une comédie de Lina Lamara au Théâtre des Brunes
En amour, le risque n’est qu’un jeu… L’amour, les pâtes et le vin : la définition du bonheur pour Adil et Lulu. Quand le plaisir de la routine devient lassitude, ils changent de recette… au risque de tout perdre....
Avignon Festival Off 2024 : “Les Audacieuses !”, des portraits de femmes extraordinaires à découvrir au Théâtre des Barriques
Agatha Christie, Marie Curie, Rosa Parks, Frida Kahlo, Bessie Coleman… elles ont changé le cours de l’histoire par leur courage, leur talent et leur détermination. Mais que connaît-on vraiment de leurs vies ? Un mercredi après-midi, Lulu et sa...