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Collages urbains II – Le Cabinet d’amateur

19 octobre 2012
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Cabinet d'amateur

La galerie a réuni pour cette exposition, les femmes de papier de Franck Duval (FKDL), la chair des murs avec les écorchés de Pole Ka, les autoportraits en très noir et blanc de Tristan des Limbes, les figures anonymes de Leo & Pipo, les toiles collées dans la rue par Bastek, les invasions tentaculaires de GZup et les Duduss de Toctoc. Franck Duval (FKDL)

Franck Duval (né en 1963 à Paris) commence à peindre et dessiner en 1984, après une année d’études dans une école de dessin de mode. Pour le reste, il apprend en autodidacte. C’est en 1992, à l’ancien Musée des Automates qu’aura lieu sa première exposition solo. C’est un peu le destin qui s’écrit : son support c’est le kraft. Il manifeste un intérêt pour les propriétés du papier qui se traduira vite par le collage. Accumulateur passionné, il voit dans les couleurs et les expressions du passé un langage à s’approprier, le médium de son univers artistique. Dans les années 2000, un heureux hasard lui fait découvrir l’Art Scotch. Une technique créée par Joseph Gil Wolman. La méthode l’intrigue, il va la développer, apprendre à la maîtriser et surtout, la partager avec le plus grand nombre. Depuis 2006 et parallèlement à l’Art Scotch, une envie d’afficher sur les murs des villes le pousse à dessiner une série de silhouettes qu’il habille de peinture et de collages d’anciennes revues. Cette forme d’art urbain est devenue depuis une manière de marquer de son empreinte les villes et les pays qu’il traverse. FKDL ressemble à ses collages. Personnage en mouvement, il est capable de revêtir tous les costumes. Riche de souvenirs, d’envies et de mots malicieux, il manipule avec élégance la dynamique des formes et la fraîcheur du passé.

Pole Ka, avec la précision d’une chirurgienne, dessine des corps, les dissèque, les écorche et avec une main sûre nous dévoile ses images acérées. Elle a laissé ses personnages imaginaires, sortis tout droit d’un cabinet de curiosités, envahir peu à peu les murs de la ville. Visions oniriques où se mélangent, l’animal, le végétal, personnages hybrides, science et religion, l’encyclopédie de Diderot et d’Alembert, Jérôme Bosch et Lucas Cranach, les collages surréalistes de Max Ernst et les enluminures du Moyen-Age.

Tristan des Limbes se met à nu dans ses collages et nous montre le mal-être à l’état pur. Voyage intérieur, la recherche au plus profond de soi, de sa chair, de son âme, comme pour en extraire une vérité. Tristan ou « l’ombilic des limbes » nous entraîne dans son univers en spirale, où la vie, la mort, la souffrance, l’existence même sont remises en question.

Leo & Pipo, après avoir passé leur enfance dans la douceur et la quiétude de la banlieue Est parisienne, s’acclimatent péniblement à l’austérité de la capitale, Paris, ville-musée. Plus encore, ils sont frappés par le profond ennui et l’absence de chaleur humaine qui règnent dans les rues de la mégapole. C’est finalement par réflexe et pour tenter de s’approprier cette ville qui les étouffe que Leo & Pipo montent en avril 2008 un projet « décoratif ». Quelle admirable tradition que de s’exprimer sur les murs de la cité qui vous dicte ses lois ! Pourtant, Leo & Pipo évitent ardemment tout message et tout engagement. Ils proposent simplement leurs figures comme des acteurs potentiels de la vie des quartiers. Ces figures d’anonymes d’un autre temps ne racontent rien, n’imposent rien… elles regardent simplement les gens en espérant que ces mêmes-gens les regardent en retour.

Bastek colle ses toiles dans les rues de Paris depuis fin 2009 (mais aussi à Nice, en Suède, au Danemark, en République Tchèque…) et réalise de nombreuses collaborations avec d’autres artistes (Gregos, Tarek, Hermann, Diamant, Toctoc…). Après avoir installé librement plus de 200 toiles sur les murs, il rejoint Act up pour des sessions collages engagées, customise un piano pour “Play me I’m yours” et fait ses premiers pas en galerie…

GZup est un artiste français issu du mouvement graffiti. Il peint et colle ses pieuvres sur les murs de Paris. Il aime offrir aux passants ses créations, il se considère plus comme un vandale qu’un artiste urbain. L’invasion tentaculaire a déjà commencé, GZUP c’est aujourd’hui, plus de 325 collages bois dans Paris tous quartiers confondus.

Toctoc crée le premier Duduss, en septembre 2011. « Mes Duduss sont des personnages que je crée à la forme toujours identique et synthétique représentant à chaque fois une personne connue différente. Jésus Duduss, Punk Duduss, SuperDuduss, BatDuduss, Duduss Einstein… Tous mes Duduss sont des personnages – acteurs, chanteurs, poètes, réalisateurs – qui m’inspirent et qui correspondent à mon univers. Je fais voyager mes Duduss sur les murs de Paris et du reste de la France. Le fait de travailler dans la rue est important pour moi car je peux faire plus ou moins ce que je veux, quand je veux et presque où je veux pour exposer au mieux mes personnages. »

Collages urbains II 

Du 18 octobre au 4 novembre 2012
Du mardi au samedi de 14h à 19h
Le dimanche de 14h à 17h

Vernissage le jeudi 18 octobre à partir de 18h

Le Cabinet d’amateur 
12, rue de la Forge Royale
75011 Paris 
M° Ledru-Rollin ou Faidherbe-Chaligny

www.lecabinetdamateur.com

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