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Exposition « Innergration » – Rachel Marks – Under construction gallery

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Exposition « Innergration » – Rachel Marks – Under construction gallery

Œuvres de Rachel Marks 

Du 5 mai au 17 juin 2017

Du mercredi au samedi de 14h à 19h

Vernissage le jeudi 4 mai de 18h à 21h

Under construction gallery
6 passage des Gravilliers
75003 Paris
M° Rambuteau

www.underconstructiongallery.com
FB-underconstructiongallery

Du 5 mai au 17 juin 2017 

Chaque année, à la même époque, se produit un phénomène étrange entre le nord de l’Amérique et le Mexique. Par millions, des papillons Monarques – à la couleur orange, striée de noir – quittent leur territoire pour migrer sur plus de 4.000 kms vers une région du Mexique, dans un endroit précis, toujours le même. Fascinée par ce phénomène et portée par le désir de confronter sa pratique à ce mystère de la nature dans une expérience sensible, Rachel Marks est partie au Mexique en février dernier s’immerger au cœur de cette migration. Pour sa première exposition personnelle à under construction gallery, elle présente un ensemble de pièces liées à ce projet et réinvente un parcours des différentes étapes de ce périple, qui fut tout autant un déplacement dans l’espace physique qu’un intense voyage intérieur.

Si l’installation repose sur l’intention de faire un lien entre la science et la poésie, la prédestination et la fragilité, elle prend comme point de départ la gestation du projet, notamment avec le cocon (ou la chrysalide), forme symbolique de repli avant la métamorphose. On aurait pu en préambule remonter plus loin encore dans le temps, bien en amont de ce voyage au Mexique. Car chez Rachel Marks, l’art est indissociable de la vie – à moins que ce ne soit l’inverse – la vie, sa vie, est totalement concomitante à son art. Une force vive, inscrite dans ses gènes, qui s’impose à elle, donne sens à ses actes et génère son travail artistique. Son ADN, aussi inexplicable que celle du Monarque lui semble-t- il, est comme une “voix (voie) intérieure ” en laquelle elle a totale confiance et qui la guide dans ce cheminement.

Toutes ses oeuvres font état de ce qui la traverse, elle-même migrante des Etats-Unis où elle est née, vers l’Europe et la France, danseuse, musicienne, plasticienne, performeuse, quêtant sans relâche là où se fait le langage, là où se défait la parole, là où se construit l’identité. Sans se soucier d’aucune hiérarchie de valeur, sa pratique artistique est multiple, iconoclaste, imprévisible. Elle récupère, ramasse, assemble, repeint, recouvre, coupe, laisse filer, colle, décolle… Un art du matériau pauvre qu’elle ne cherche pas à magnifier mais à rendre plus éloquent et poétique. Dans l’inventaire des objets de l’exposition, on trouve des chaussons de pointes, des livres (beaucoup, essentiels), des fils, des partitions, des billets de banque mexicains, un cercle à broder, des fleurs, des matières organiques, périssables et des papillons, vrais, faux, morts, vivants. Entre le chausson de danse et le cocon, la métaphore se file allègrement tant la forme de l’un vient se superposer à la forme de l’autre, le chausson pointe faisant penser à un cocon au pied de la danseuse, prolongement satiné de tout son corps, de tout son être, parfaite réplique de l’espace clos d’où va se libérer le mouvement, à l’instar de l’envolée de la myriade de rubans.

C’est le moment de déployer ses ailes. L’artiste en a fabriqué une grande paire, aux couleurs du Monarque, emmenées avec elle jusqu’à la réserve du Michoacán. Une vidéo nous la montre dotée de ses ailes prothèses au milieu d’un décor hallucinant de forêt où s’agglutinent des centaines de grappes de papillons. Sa danse « ailée » fait penser à une forme de rituel, une transe chamanique, en totale communion avec l’animal et la nature. La période de migration des Monarques correspond aussi à celle de la reproduction. Très simplement, Rachel Marks montre l’accouplement de deux livres, réunis par l’emboîtement de leurs pages. Sur la couverture, on peut lire « Plaisir d’amour ». Ici, les livres sont fertiles, fouillent entre les lignes, exhument des mots du silence, les font remonter à la surface, sèment des bribes. Elle les voit comme des métaphores du papillon. Dans l’un, de magnifiques dentelles végétales prélevées sur place et séchées, fragments de l’histoire de cette migration, remplacent le papier. Rien ne fait obstacle à l’imaginaire, pas même le temps. Une œuvre commencée il y a quelques années en Espagne trouve sa ponctuation finale avec un papillon ramené du voyage. Il faut prendre le temps de parcourir les petites cases blanches apparentes sur le livre noirci, continuité cryptée de ce qui ressemble à une ligne de vie. De « entendido » à « y yo soy ». Après le frémissement de la danse, la terre se couvre de lambeaux soyeux.

L’art de Rachel Marks est un esprit en mouvement, un laboratoire du sensible dont le langage est une des formes d’existence, un canal extra-sensoriel donnant du monde une vision à part. Un art de la fugue où les papillons s’attrapent dans le filet des rêves… Un lieu où elle retrouve sa forêt enchantée. Artiste américaine née à Oklahoma City en 1986, Rachel Marks a dans un premier temps démarrer sa carrière artistique comme danseuse classique. Puis après avoir obtenu son « Bachelor of Fine Art » en peinture et dessin à Oklahoma State University , elle est venue parfaire sa formation en Arts Plastiques à l’Ecole Supérieure d’Art et Design de Grenoble en 2013. Installée depuis en France, elle poursuit son travail de plasticienne grâce à la performance, la peinture, la vidéo ou la sculpture. Elle a exposé et performé régulièrement depuis en France, aux Etats Unis, en Corée, au Brésil, en Espagne, en Italie, etc.

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A découvrir sur Artistik Rezo :
– Vernissages – Paris – Mai 2017

[Sources : © communiqué de presse écrit par Marie Gayet – avril 2017]

 

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