Clotilde Puy : “J’adore la couleur et je concentre tout mon travail autour”
Clotilde Puy est une designer textile spécialiste du tissage et du tuftage artisanal qui crée des objets de décoration uniques, éco-responsables et entièrement faits à la main. Elle nous propose ici une immersion dans son univers coloré aux inspirations japonaises.
Bonjour Clotilde, peux-tu te présenter et nous expliquer ton parcours ?
Je m’appelle Clotilde Puy et je suis une artiste textile installée à Paris. J’utilise les techniques du tissage et du tuftage pour créer des objets de décoration variés. J’ai suivi des études de mode au sein de l’école d’arts appliqués Duperré avant de me spécialiser dans le textile en passant plusieurs mois dans le bureau de création textile de la Maison Lesage. C’est dans cette maison d’art appartenant à Chanel que j’ai appris le tissage et développé mon affinité pour l’artisanat et le savoir-faire à la française. En 2019, je suis partie un an au Japon à la rencontre d’artisans japonais. J’ai passé huit mois à Kyoto, où j’ai fait la connaissance de l’artiste japonaise Keiko Fukui qui est spécialisée dans le katazome (ndlr : une technique d’impression traditionnelle). Pendant plusieurs mois, elle m’a enseigné son savoir-faire et j’ai réalisé plusieurs koinobori (ndlr : des drapeaux en forme de poissons). Cette expérience incroyable m’a plongée au cœur de la culture japonaise et m’a donné l’envie d’être artiste à temps plein.
Comment as-tu développé ton projet ?
C’est en revenant de mon année au Japon que j’ai décidé de lancer mon activité. Pendant un an, j’ai suivi une formation d’aide à la création d’entreprise (PÉPITE HESAM Entreprendre). Cela m’a permis de prendre le temps de réfléchir et d’élaborer mon projet. J’ai d’abord développé mon travail autour de la technique du tissage. Cependant, depuis septembre 2020, j’utilise principalement le tuftage qui permet de créer des tapis à l’aide d’un pistolet. Cette méthode est très riche et offre plein de possibilités.
Tes créations sont imprégnées de la culture japonaise, comment définirais-tu ton style et de quoi t’inspires-tu ?
J’adore la couleur et je concentre tout mon travail autour. La culture japonaise est très inspirante sur cet aspect. Pour choisir mes gammes colorées, je puise dans des illustrations de shojo vintage. J’aime également l’esthétique qui entoure la pâtisserie japonaise, des wagashi traditionnels aux gâteaux plus contemporains.
Tu as présenté une série de créations sur le thème des volcans et des montagnes, et une autres sur les fleurs. Comment choisis-tu ces thèmes ?
L’idée des montagnes et des volcans m’est venue en consultant un ouvrage magnifique d’estampes du Mont Fuji d’Hiroshige, intitulé Trente-six vues du Mont Fuji, aux éditions Hazan. J’aime les motifs figuratifs simples qui permettent de s’amuser avec les textures et les couleurs. Cela fonctionne bien pour les décorations murales. J’essaie d’en proposer chaque mois sur un thème différent. Je pense que le prochain sera sur les glaces et/ou les gâteaux !
Tu as récemment teasé sur ton compte Instagram une collaboration avec Peace Maker, pourrais-tu nous en parler un petit peu ?
Je suis très heureuse de collaborer avec Peace Maker qui est un tapissier basé à Montreuil. Ensemble, nous allons associer nos savoir-faire pour créer des fauteuils et du mobilier. Nous sommes encore au tout début de cette collaboration et je suis impatiente de voir les produits finis ! C’est très stimulant de pouvoir travailler avec un artiste d’une autre discipline.
As-tu des formats de prédilection ? Quel est ton processus de création ?
Je propose des produits qui sont à la frontière entre l’artisanat, le mobilier et l’art. Je peux donc proposer des tapisseries murales mais également des tapis, des coussins, etc. J’ai la chance d’avoir un petit atelier dans Paris, j’y passe mes journées. Je suis très productive et toujours dans l’action, même si cela ne m’empêche pas d’avoir des moments de doute ! J’ai besoin d’expérimenter, de tester, de rater, de recommencer, etc. Cela me permet d’avancer et de mieux définir ce dont j’ai envie.
Tu as participé à l’exposition du 54 Dunkerque en décembre dernier, comptes-tu participer à une autre exposition prochainement ?
Je participerai peut-être à d’autres événements si la situation sanitaire le permet. Je suis toujours en contact avec la galerie 54 Dunkerque, à travers laquelle je vends des créations.
As-tu d’autres projets à venir ?
J’ai beaucoup de collaborations avec des artistes à venir ! Il y a d’abord mon projet avec Peace Maker. Je suis également en train de travailler avec l’artiste Natacha Birds sur la confection de tapis. Et je suis aussi en discussion avec deux autres illustratrices.
Retrouvez Clotilde Puy sur Instagram et Facebook, ainsi que ses créations en vente sur son e-shop.
Propos recueillis par Clara Nottin
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