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Dans les méandres du fleuve Sepik

5 novembre 2015
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1. sepik vi 54998 a

Sepik. Arts de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Du 27 octobre 2015 au 31 janvier 2016

De 11h à 19h ; jeudi, vendredi et samedi de 11h à 21h. Fermé le lundi

Fermeture anticipée à 18h les jeudis 24 et 31 décembre. Fermeture le 25 décembre

Plein tarif : 9 €
Tarif réduit : 7 €

Musée du Quai Branly
37, quai Branly
75007 Paris
M° Alma-Marceau
RER Pont de l’Alma

www.quaibranly.fr

Territoire découvert seulement à la fin du XIXe siècle, la Papouasie Nouvelle-Guinée se révèle au Musée du Quai Branly à l’aune de recherches menées durant 35 années par des chercheurs français, allemands et suisses. De quoi éclairer sous un nouveau jour ces sociétés atypiques et en finir avec le fantasme du cannibalisme. Une exposition aux allures de voyage initiatique.

Guerre, rites et sexualité. Voilà l’impression qui s’impose en sortant de cette exposition, la première en France consacrée aux arts des populations du fleuve Sepik. La typologie des objets ou l’iconographie traitent de ces trois points, reflet de sociétés codifiées et hiérarchisées. Sculptures, crochets, colliers en coques d’huître perlière, tambours, crânes surmodelés : les objets sont parés d’images ou de signes en lien avec la nature ou les figures ancestrales humaines ou animales.

2. 71 1939 127 90 a-1Des coupeurs de têtes
Resituons le contexte : nous sommes en Océanie, sur cette île en forme de dinosaure qui surplombe l’Australie et qui est divisée en deux. Une partie appartient à l’Indonésie depuis 1962 – la Nouvelle-Guinée Occidentale –, alors que l’autre moitié a gagné son indépendance en 1975, la Papouasie Nouvelle-Guinée. Explorée par les Occidentaux seulement depuis la fin du XIXe siècle, certaines zones restent préservées où sont maintenus traditions et rites, même si la mondialisation grignote ces territoires et que l’on voit les téléphones portables remplacer les tambours !

Nous sommes bien loin de la description que faisait Paul Claudel en 1954 dans la préface du livre 21 ans chez les papous d’André Dupeyrat : « Des gens qui ne savent pas compter jusqu’à quatre, qui n’ont aucune idée de leur âge et du temps. L’anthropophagie sévit partout. La mère tue son enfant premier né pour allaiter un porcelet. Une saleté immonde et parfois souillée ronge les corps nus. La vendetta et la guerre ne cessent de village à village ». Mais dans l’esprit de Claudel, les prêtres-missionnaires étaient là pour convertir ces « âmes sauvages » en bons Chrétiens et par là même la « civilisation ».

La colonne vertébrale du groupe : l’ancêtre fondateur
L’exposition nous invite à la rencontre des populations réparties le long du fleuve Sepik s’étendant sur 1 126 kilomètres, et qui présentent une grande variété de cultures et de langues. Pour preuve : les régions du Moyen et du Bas Sepik comptent à elles seules 90 langues différentes. Leur point commun est la figure fédératrice du clan : l’ancêtre fondateur. Créateurs du monde, ils sont omniprésents dans les cérémonies rituelles au cours desquelles ils peuvent apparaître sous la forme de crocodile, comme dans chaque acte du quotidien. Nous sommes bien en territoire animiste.
 
3. sepik vi 46172 aLes hommes et les femmes vivent séparés
On découvre au fur et à mesure l’organisation sociale très stricte où les femmes vivent strictement séparées des hommes. C’est en traversant le village type que le parcours nous introduit dans l’espace du village avec ses lieux publiques ouverts à tous (la Maison des femmes ou maison familiale) et ces Maisons des Hommes, érigées sur des allées accessibles aux seuls initiés, entendez, les hommes. Les femmes ont elles un rôle dans le contrôle du flux des richesses et des biens échangés, un rôle important pour la prospérité du village.

Entre œuvres monumentales et objets plus intimes, les 230 pièces réunies abordent tous les aspects de ces sociétés qui ont évolué autour de ce fleuve nourricier, le Sepik, moyen de transport, source d’alimentation qui est aussi menaçant avec ses crocodiles et ses inondations.

Stéphanie Pioda

[Photo. Crochet collecté en 1912, bois, coquille d’huître perlière, fibres © Berlin, Ethnologisches Museum, photo Claudia Obrocki. Photographe: Claudia Obrocki / Statuette de femme debout, début XXe siècle , bois, plumes de paradisier, coquillages, poils, vannerie. © musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado. Photographe: Thierry Ollivier, Michel Urtado / Planche Malu Semban collecté en 1912-1913, bois, pigments blanc, noir, ocre rouge et jaune © Berlin, EthnologischesMuseum, photo Claudia Obrocki Photographe: Claudia Obrocki]

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