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Emily Dickinson, un cri d’espoir pour la liberté

8 janvier 2022
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© Apple TV+

Suite à la sortie de la troisième et dernière saison de la série Dickinson, nous vous proposons de revenir sur la vie de la poétesse, incarnée à l’écran par Hailee Steinfeld. Dans les années 1850, il est difficile pour une femme d’obtenir indépendance et liberté. Emily Dickinson se confesse alors de la façon la plus intime qu’il soit dans ses poèmes et en oublie le monde qui l’entoure. 

Née le 10 décembre 1830 à Amherst, dans le Massachusetts, Emily Elizabeth Dickinson vient au monde dans une famille de juristes. Son père, Edward Dickinson, et sa mère, Emily Norcross Dickinson, sont très conservateurs. Rapidement, elle fait preuve d’opposition envers la société qui l’entoure et ne se plie pas aux valeurs machistes qu’on tente de lui inculquer.

Emily Dickinson

© Emily Dickinson Museum

Décrite comme têtue et solitaire, Emily Dickinson tente de se montrer libre et indépendante, refusant le mariage mais s’éloignant aussi peu à peu du monde qui l’entoure. Elle passera la moitié de sa vie isolée dans sa chambre, à écrire plus de 1750 poèmes. Ceux-ci, pourtant considérés aujourd’hui comme des classiques de la littérature américaine, n’ont pas ou très peu été publiés du vivant de l’artiste. Seuls une douzaine d’entre eux ont été dévoilés au grand public avant 1890, année de publication d’un premier volume rassemblant 115 de ses poèmes.

“Because I could not stop for Death –
He kindly stopped for me –
The Carriage held but just Ourselves –
And Immortality”
“Comme je ne pouvais m’arrêter pour la Mort –
Aimablement elle s’arrêta pour moi –
La voiture ne contenait que nous deux –
Et l’immortalité […]”
Traduction de Pierre Messiaen, 1956

L’écriture d’Emily Dickinson fait transparaître une modernité inédite pour le XIXe siècle. Elle aborde notamment dans ses poèmes des thèmes tels que la mort, la passion, le doute ou encore la critique d’une société dans laquelle elle tente d’évoluer tant bien que mal. Beaucoup de ses poèmes sont très intimes et il subsiste aujourd’hui encore un grand mystère quant aux personnes auxquelles elle s’adressait à travers ses écrits.
Entre 1855 et 1865, Emily Dickinson connaît une période extrêmement productive. En 1865, elle a déjà écrit plus de 1000 poèmes. Elle ne les partage alors qu’avec sa famille, sa meilleure amie Susan Gilbert et quelques amis, notamment par correspondance.

“Wild Nights – Wild Nights!
Were I with thee
Wild Nights should be
Our luxury!”
“Folles nuits – folles nuits !
Si j’étais avec toi
De folles nuits seraient
Notre luxure ! […]”
Traduction de Charlotte Melançon, 1986

Malgré son éloignement social, Emily Dickinson reste très proche de sa famille. Elle vécut toute sa vie dans la maison familiale, “The Homestead”, aves ses parents et sa sœur Lavinia, surnommée “Vinnie”. Son frère Austin se marie très tôt avec Susan, la meilleure amie d’Emily. Ils construisent leur maison, “The Evergreens”, en face de celle des Dickinson.
Beaucoup des autres relations sociales de l’artiste se construisent par correspondances écrites. C’est notamment le cas avec Thomas Wentworth Higginson, qui la conseillera toute sa vie sur ses écrits. Il lui dira de continuer à écrire avant de publier ses poèmes qui, selon lui, sont encore désordonnés, avec des rimes bancales.

Pourtant, c’est certainement ce désordre qui fait d’Emily Dickinson l’une des plus grandes plumes de la poésie américaine. Des poèmes rebelles et mystérieux, à l’image de leur autrice, qui cassent les codes du XIXe siècle et résonnent toujours à notre époque.

Affiche de la saison 3 de Dickinson © Apple TV+

C’est d’ailleurs ce qu’illustre Dickinson, la série sur la poétesse produite par Apple TV+, mêlant drame et comédie. Entre soif de liberté et romance, la série nous offre un aperçu de ce qu’a pu être la vie d’Emily Dickinson durant sa vingtaine, au croisement entre histoire et fiction.

Dickinson, écrite par Alena Smith et co-produite par Hailee Steinfeld qui y incarne la jeune poétesse, est une série qui rend hommage aux poèmes d’Emily Dickinson. Bien avant le XXIe siècle, cette dernière prônait déjà liberté et égalité.

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