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Hsin-Yi Yao : “Si je ressens quelque chose, je sais que le public le ressentira aussi”

11 avril 2021
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Hsin-Yi Yao, jeune taïwanaise expatriée à Hertfordshire en Angleterre, est une artiste réalisant des illustrations. Travaillant à la fois sur des toiles et sur des supports numériques, elle raconte des histoires avec ses tableaux, dont la dimension poétique ressort toujours. Son but ? Montrer quelque chose qui lui a offert des émotions afin de les faire ressentir à son public.

Qui êtes-vous ?

Hsin-Yi. Je suis née et j’ai grandi à Taipei, à Taïwan. J’ai obtenu une licence en comptabilité avant de changer de carrière. J’ai décidé de partir un an en Australie avec un visa Vacances-Travail. Ça a été une année très spéciale pour moi, pleine de surprises culturelles mais aussi très inspirante. Après cette année, je suis partie au Royaume-Uni pour étudier l’art de l’illustration et l’animation. C’était l’occasion de découvrir de nouvelles choses.

Pouvez-vous nous parler de votre travail ?

Je fais de la peinture traditionnelle sur toile et des illustrations numériques. Avant, je créais beaucoup de peintures à la main. Mais j’avais envie de créer mon style, de passer du canva au digital. Dans mes tableaux, j’aime peindre en accumulant les couches de peinture, jouer avec les textures. J’ai essayé de l’intégrer sur mes illustrations, pour rappeler le charme de mes tableaux.

Qu’est-ce qui vous inspire en tant qu’artiste ?

L’inspiration vient de tout ce que j’ai pu expérimenter jusque-là. Ça peut très bien aller du simple concept d’un beau paysage, qui me fait me sentir en paix, jusqu’à un sujet qui me permet de faire une introspection. Ça a été le cas avec “Love Ally Unique” un livre d’images que j’ai créé et qui traite de l’authenticité de chacun. Pour être inspirée, il faut que je sois touchée, que je ressente quelque chose, que je sois convaincue par ce que je vais réaliser. Et si je ressens quelque chose, je sais que le public le ressentira aussi.

Quelle place accordez vous à vos prix dans votre carrière ?

Je vois ces récompenses comme de petits accomplissements. Ils me donnent confiance en moi pour créer de nouveaux travaux. Cependant, la vraie récompense, c’est de mettre mon nom sur le marché et donner plus de visibilité à mon travail. Il peut être jugé par des professionnels du milieu. Si je suis assez chanceuse pour gagner, mon travail sera publié. Dans le cas contraire, ce n’est pas grave car il y a beaucoup d’artistes talentueux qui méritent d’être découverts. Pour moi, l’important ce n’est pas de gagner, mais d’être proactif.

Avez-vous eu l’occasion de faire des expositions ?

Oui. Ces expositions présentaient le travail de plusieurs artistes, dont le mien. C’était un excellent moyen de faire découvrir son travail à de nouveaux publics. L’AOI (Association of Illustrators) de Londres est à l’origine de ce genre d’expositions. Les artistes peuvent proposer un travail sur un thème imposé. Puis le jury sélectionne 30 oeuvres pour l’exposition. Aussi, l’AOI a beaucoup de contacts dans le milieu, notamment des clients et des éditeurs potentiels.

Comment avez-vous travaillé avec l’arrivée de la pandémie ?

En Mars 2020, quand la pandémie a commencé à inquiéter le monde, j’étais rentrée à Taïwan où on compte aujourd’hui près de 900 cas. On y vivait normalement et on pouvait se déplacer comme on le voulait. Aujourd’hui, si on porte le masque, c’est pour éviter une explosion de cas. Je trouve que grâce au Covid, l’accès à la culture et à l’art s’est agrandi. A Taïwan, j’avais l’opportunité d’assister à des conférences en ligne d’autres pays, gérées par des grands noms de l’illustration. Quand je suis revenue au Royaume-Uni en septembre 2020, j’ai décidé de me consacrer à des travaux plus personnels.

Pensez-vous, dans ce contexte sanitaire étrange, que la culture ait toujours un rôle important ? 

Bien sûr que oui. Les événements culturels sont adaptés pour être mis en ligne. C’est une preuve. Et le fait qu’il n’y ait plus de limites géographiques est un avantage. Ne pas mettre en ligne ce qui manque le plus pourrait être dramatique.

Auriez-vous des conseils à donner aux potentiels artistes qui liront cet article ?

Je leur dirai “be bold” ! N’ayez pas peur de l’échec, osez essayer de nouvelles choses. Il faut aussi savoir être patient et ne pas perdre sa passion pendant qu’on met en place sa carrière. Il faut être prêt à être rejeté. C’est normal. De plus, il y a mille et une raisons pour que quelqu’un vous rejette car tout est une question de business. On voudra quelque chose de précis et ce que vous proposerez ne conviendra pas. Il faut continuer à persévérer et surtout toujours s’amuser lorsqu’on crée.

Découvrez l’ensemble de son travail sur Instagram et sur son site web.

Propos recueillis par Naïs Boekholt

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