Yasmina Reza

Yasmina Resa voit le jour en 1959, à Paris, dans une famille cosmopolite. Son père, ingénieur originaire de Russie et d’Iran et sa mère, violoniste hongroise, ont fui la dictature communiste. L’enfant reçoit une éducation artistique raffinée. Étudiante, elle suit un double cursus en théâtre et sociologie. Elle affectionne particulièrement le théâtre de Nathalie Sarraute.

En 1987, l’auteur monte Conversations après un enterrement, sa première pièce, qui se voit déjà récompensée par un Molière de l’auteur. Yasmina Reza donne bientôt le jour à la petite Alta, en 1988, puis à un garçon, Nathan, en 1993. La jeune maman, forte de son premier succès, concilie sans peine maternité et écriture. Ainsi suivent La traversée de l’hiver (1990) puis Art (1994), qui lui vaut un deuxième Molière, en 1995. Cette dernière œuvre triomphe et forge la renommée internationale de la dramaturge. Elle reçoit encore le Tony Award de la meilleure pièce, prestigieux prix américain. Dès lors, les plus grands théâtres accueillent ses créations, traduites dans plus de 35 langues à travers le monde. L’homme du hasard (1995) est publié un an plus tard puis Trois versions de la vie (2001), et Une pièce espagnole (2004) voient le jour. En 2006, Isabelle Huppert interprète Le Dieu du Carnage au théâtre Antoine. L’écrivain aborde avec mélancolie et un humour caustique, les thématiques du temps, de l’incompréhension entre les êtres humains ou l’échec de toute tentative de bonheur absolu. Art est une comédie satirique qui interroge l’art moderne et moque la bourgeoisie et son langage.

A partir de 2009, l’artiste s’essaye avec succès au cinéma et signe plusieurs scénarios. Chicas est adapté d’ Une pièce espagnole, avec les acteurs André Dussollier et Emmanuelle Seigner. Yasmina Reza participe également à la réalisation du film Carnage de Roman Polanski, tiré de sa pièce Les Dieux du Carnage. L’ entreprise est couronnée par le César de la meilleure adaptation. Elle apparaît comme actrice dans les films Loin d’André Téchiné, Le Goûter chez Niels ou À demain de Didier Martiny. La dramaturge, polyvalente, se découvre encore romancière, nouvelliste et essayiste. Aussi, en 1997, Hammerklavier  rassemble de courtes nouvelles autobiographiques et le roman Une désolation paraît en 1999. L’Aube, le soir ou la nuit , une enquête sur la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, s’avère, en 2007, un succès commercial.

Le dernière pièce en date de Yasmina Reza, Comment vous raconter la partie (2011), est créée à Berlin en octobre 2012.

Jeanne Rolland

Bibliographie

Romans

• 2002 : Adam Haberberg, Albin Michel
• 2013 : Heureux les heureux, Flammarion

Théâtre

• 1987 : Conversations après un enterrement
• 1990 : La Traversée de l’hiver
• 1994 : Art
• 1995 : L’Homme du hasard
• 2001 : Trois versions de la vie
• 2004 : Une pièce espagnole
• 2006 : Le Dieu du carnage
• 2011 : Comment vous racontez la partie

Récits et essais

• 1997 : Hammerklavier
• 1999 : Une désolation
• 2003 : Adam Haberberg
• 2005 : Nulle part
• 2005 : Dans la luge d’Arthur Schopenhauer 
• 2007 : L’Aube le Soir ou la Nuit

Scénarios

• 1983 : À demain de Didier Martiny
• 2000 : Le Pique-nique de Lulu Kreutz de Didier Martiny
• 2011 : Carnage de Roman Polanski

Prix et distinctions

• 1987 : Molière de l’auteur – Conversations après un enterrement
• 1995 : Molière de l’auteur – Art
• 1997 : Tony Award de la meilleure pièce – Art
• 2000 : Grand prix du théâtre de l’Académie française
• 2009 : Tony Award de la meilleure pièce – Le Dieu du carnage (God of Carnage)
• 2010 : ACE Award de la meilleure pièce
• 2012 : César de la meilleure adaptation pour Carnage
• 2013 : Prix littéraire du Monde (catégorie roman français)

Citations

• « La route du bonheur est peut-être la route de l’oubli. » (Une désolation)

• « Est-ce que vieillir consiste à développer une parodie de soi ? » (Une désolation)

• « L’être humain n’est pas loin de se montrer désespérant. Il est toujours attiré par la médiocrité. » (L’Express – 13 janvier 2000) 

• « Rien ne fait plus souffrir que d’aimer. Rien. Il faudrait ne pas aimer pour ne pas souffrir. » (L’Express – 13 janvier 2000)

• « J’écris sur le fil de l’essentiel. En cherchant à dire quasiment tout avec presque rien. » (L’Express – 13 janvier 2000)

• « Le ciel est pour tout le monde. Les hommes traversent le même brouillard. » (Heureux les heureux)

• « Le réel, au fond, n’existe qu’en soi. Il est foisonnant mais il foisonne pour rien si vous n’allez pas vous frotter à lui de la manière la plus violente ou la plus amoureuse, ce qui revient au même. » (Entretien avec Catherine Argand – Septembre 1999)

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