Allez-y de notre part : Et ta sœur

Sortie le 13 janvier 2016

Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : Et ta sœur, de Marion Vernoux.

Le pitch. Pierrick est encore sous le coup de la disparition récente de son frère. Alors pourquoi ne pas accepter l’invitation de Tessa, sa meilleure amie, dans sa maison familiale afin de passer une semaine seul à méditer sur sa vie ? Mais à son arrivée, Pierrick trouve la maison déjà occupée par Marie, la demi-sœur de Tessa, venue y soigner une blessure amoureuse. Après une soirée très arrosée suivie de l’arrivée inopinée de Tessa elle-même, le trio va aller de situations délicates en révélations inattendues…

Allez-y de notre part. On ne dira jamais assez à quel point Marion Vernoux est une cinéaste appréciable, hélas trop souvent ignorée quand bien même ses films rencontrent succès public ou critique. Love, etc., Rien à faire, À boire, Reines d’un jour : depuis une vingtaine d’années, elle déroule une filmographie impeccable, filmant des individus blessés par l’existence, ce qui ne les empêche pas d’être absolument attachants. Pour la première fois, la réalisatrice s’attaque à un remake, celui de Ma Meilleure amie, sa sœur et moi, très belle comédie de mœurs signée Lynn Shelton qui vaut bien mieux que son titre.

Le superbe trio composé de Mark Duplass, Emily Blunt (sa meilleure amie) et Rosemarie DeWitt (la sœur lesbienne de celle-ci) est ici remplacé par Grégoire Ludig (transfuge du Palmashow, dont c’est le premier rôle d’envergure), Géraldine Nakache et Virginie Efira. Des acteurs bien choisis, capables de toute la finesse exigée par le scénario écrit au départ par Shelton. Dans ce qui aurait pu être une pièce de théâtre (il n’y a que ces trois protagonistes en tout et pour tout et le nombre de décors est extrêmement limité), c’est à une heure et demie de dialogues ciselés et de retournements de situation bien sentis que se préparent les spectateurs et spectatrices du film. Et si on peut légitimement se demander s’il n’est pas un peu dommage qu’une cinéaste aussi inventive se contente d’un remake, le résultat est suffisamment réussi pour nous convaincre.

Lucile Bellan 

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[Image 2015 © Le Pacte]