Allez-y de notre part : La Terre et l’ombre

Sortie le 3 février 2016

Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : La Terre et l’ombre, de César Acevedo.

Le pitch. Alfonso est un vieux paysan qui revient au pays pour se porter au chevet de son fils malade. Il retrouve son ancienne maison, où vivent encore celle qui fut sa femme, sa belle-fille et son petit-fils. Il découvre un paysage apocalyptique. Le foyer est cerné par d’immenses plantations de cannes à sucre dont l’exploitation provoque une pluie de cendres continue. 17 ans après avoir abandonné les siens, Alfonso va tenter de retrouver sa place et de sauver sa famille.

Allez-y de notre part. En mai 2015, le premier film de César Acevedo recevait la Caméra d’Or au festival de Cannes. Le jury présidé par Sabine Azéma a eu le nez creux en récompensant cette oeuvre colombienne d’une immense force picturale et d’une dimension sociale aiguë. Un film d’une bauté absolue, contemplatif et revendicateur à la fois, qui a tout à fait de quoi rassembler les amoureux du cinéma d’auteur et les spectateurs plus mainstream.

Le réalisateur colombien utilise à merveille les immenses plantations de cannes à sucre et les pluies de cendres provoquées par l’exploitation de celles-ci, au service d’une oeuvre digne d’une succession de tableaus de maîtres. Il y a un petit côté Germinal dans tout cela, avec la révolte de travailleurs exaspérés par des conditions de travail intolérables, et avec ce père de famille cloué au lit par une maladie pulmonaire qui pourrait bien lui être fatale. L’oeuvre est plombante mais pas seulement : elle est aussi porteuse d’un véritable espoir. Tout n’est pas fichu, dit Acevedo dans son film : à condition d’imaginer un possible exil, tout reste possible.

Lucile Bellan 

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[Image 2015 © Pyramide Distribution]