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Allez-y de notre part : Moi, Daniel Blake

1 octobre 2016
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Moi, Daniel Blake

De Ken Loach

Avec Dave Johns, Hayley Squires, Dylan McKiernan

Durée : 1h39

Sortie le 26 octobre 2016

Moi, Daniel BlakeSortie le 26 octobre 2016

Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : Moi, Daniel Blake, de Ken Loach.

Le pitch. Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Katie vont tenter de s’entraider…

Allez-y de notre part. Rarement un palmarès cannois avait autant déçu les festivaliers et festivalières : en ignorant Elle ou Toni Erdmann au profit de Moi, Daniel Blake et Juste la fin du monde, George Miller est entré directement au panthéon des présidents de jury les plus détestés de l’histoire. La deuxième Palme d’Or de Ken Loach a donc ravi assez peu de monde à Cannes, mais elle risque pourtant de réussir son opération séduction auprès du grand public. Car tout comme le personnage de Peter Mullan dans My name is Joe (prix d’interprétation cannois en 1998), ce Daniel Blake a de la ressource. Attachant, il est empreint d’une telle dimension humaine et sociale qu’il n’y a aucune raison pour que les spectateurs de France et de Navarre ne fondent pas.

 

Moi, Daniel Blake n’a pourtant rien d’une comédie mignonette. C’est l’état des lieux absolument édifiant d’un monde du travail (et d’un monde tout court) qui ne laisse plus de place aux faibles, aux moyens, à ceux qui n’ont a priori aucune épingle à tirer du jeu. Loach ne signe pas un appel à la révolte, mais un constat désabusé, un long cri déchirant poussé dans la nuit, et un possible film-testament, lui qui a longtemps claironné qu’il s’apprêtait à arrêter le cinéma. Terminer sa carrière sur une Palme d’Or doublée d’un film combattif constituerait effectivement une belle façon de dire au revoir.

 

Lucile Bellan

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[Image 2015 © Le Pacte]

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