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Paul Gomerieux : “J’y suis allé au culot et ça a payé”

Victor Ribeiro 22 février 2021
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D.R.

Rencontre aujourd’hui avec Paul Gomerieux, jeune acteur de 22 ans ayant créé le buzz sur internet avec son rôle dans le court-métrage PD d’Olivier Lallart. Gros plan sur une future étoile du cinéma français de genre.

Comment t’es-tu rendu compte que tu voulais être acteur ?

J’ai commencé il y a 7 ou 8 ans, j’avais des amis réalisateurs qui cherchaient un jeune enfant acteur et j’y suis allé sans la prétention de l’être, et ça m’a totalement plu. Après ça j’ai voulu continuer, je suis arrivé à Paris et j’ai figuré dans Mission: impossible.

Comment s’est passée ta formation d’acteur ? Tu as fait des études pour être comédien ?

Au début non, je finissais mes années lycée puis j’ai quand même fait le cours Florent pendant environ 2 ans. Après ces 2 années, ça ne me convenait plus donc je suis parti. Pendant le cours Florent, j’ai réalisé un court métrage, Artifice, puis j’ai fait PD. En sortant de l’école j’ai trouvé un agent assez rapidement et j’avais envie très envie de vite me mettre au travail.

Comment tu t’es retrouvé à faire partie du projet PD ?

J’ai un ami qui m’a envoyé l’annonce, puis j’ai postulé ; malheureusement je ne pouvais pas me présenter le jour du casting. La directrice trouvait cela dommage alors j’ai décidé d’envoyer des vidéos pour le réalisateur, en la suppliant de bien lui envoyer. J’ai finalement eu un second entretien puis un appel pour me dire que j’étais pris : j’y suis allé au culot et ça a payé.

Concernant le rôle, Olivier Lallart raconte une anecdote plutôt drôle, disant que tu étais totalement détaché quand il a téléphoné pour te dire que tu avais eu le rôle-titre.

Il m’a appelé vers 7h30 pour dire que j’avais le rôle et il faut savoir que je ne suis pas du tout du matin ; j’avais passé la nuit à travailler parce que ça m’inspire beaucoup plus qu’en journée. Je me réveille donc beaucoup plus tard et, quand j’ai répondu et qu’il m’a annoncé la bonne nouvelle, j’ai mis du temps à réaliser… Même à la fin de l’appel je n’étais pas complètement réveillé.

Parlons un peu plus du court-métrage : il traite évidemment de l’homosexualité mais aussi du harcèlement. Est-ce que ça n’a pas été trop dur d’appréhender des thèmes aussi forts ?

J’avais des craintes mais ce n’était pas via le rôle, c’était beaucoup plus parce que c’est un sujet très engagé, et je me posais souvent la question : est-ce que je vais bien faire les choses ?
J’avais un peu peur d’être nul, en lisant le scenario j’ai découvert la sexualité du personnage en même temps que le script. Il fallait que je me mette en condition pour découvrir tout autant que lui, c’est l’état d’esprit dans lequel je voulais être et dans lequel j’étais en soi. Quelques jours avant le tournage, je me suis renseigné en amont sur ces questions d’homophobie mais aussi d’agressions sexuelles auprès d’association pour réussir à me synchroniser avec le personnage.

Le climax du court métrage reste la scène de baiser que tu partages avec Jacques ; tu le connaissais déjà avant ? Comment cela s’est déroulé entre vous ?

On s’est rencontrés 10 jours avant le tournage, on était dans le train pour aller vers les répétitions donc on a beaucoup discuté et on a cherché à se rassurer parce qu’on essayait de transmettre un message important, pour la bonne cause, et on avait énormément envie de mener à bien ce projet.
Avec Jacques, dès le début du projet on passait énormément de temps ensemble. On dormait dans la même chambre avec les lits en face, on mangeait ensemble et on savait que cette scène devait dépoter parce elle est la clé du projet. Il fallait que je sois à fond, et on s’est dit qu’on ne devait pas s’approcher l’un de l’autre pendant toute la journée pour créer de la tension jusqu’à la scène. On passait notre temps ensemble d’habitude mais là c’était plus du tout le cas, on s’évitait complètement. On a tourné la scène 6 fois, c’était violent, on me forçait à l’embrasser donc au bout d’un moment j’ai craqué et je faisais corps avec le personnage. J’ai d’ailleurs eu énormément de mal à me remettre de la scène à la fin. L’énervement et tout ce qui se passait m’a submergé, mon personnage a craqué et moi aussi, je jouais même plus finalement. Nous étions à fleur de peau.

C’est donc un projet qui t’a marqué personnellement dans ta carrière d’acteur mais c’est aussi un tournant ?

Totalement, j’ai découvert l’étendue de mon jeu d’acteur. J’étais totalement naturel, il n’y avait plus de technique et tout ça. Quand il est sorti, le buzz et l’engouement autour du projet m’ont tellement apporté. Certains réalisateurs sont même venus me voir avec leurs projets !

A partir de ce stade, tu te considères donc comme un acteur professionnel ?

Non car je n’en vis pas encore, je travaille en tant que prof pour former des comédiens mais c’est dur de se dire que je suis déjà comédien pro. Il manque encore une étape. Je sais que c’est mon métier car je le fais quotidiennement, je tourne pas mal mais étant encore jeune, je ne sais pas quand je pourrais légitimement me considérer comme acteur.

Tu es acteur dans la plupart de tes projets, mais tu es aussi passé derrière la caméra pour le court-métrage Artifice, au sujet de la Première Guerre mondiale. C’était une envie de vouloir être multi-casquette ?

Non, en réalité c’était à un moment où je me questionnais sur mon devenir en tant qu’acteur en 2018. Je me suis mis au travail pour pouvoir être sûr que j’allais avoir un rôle qui me convenait. J’ai découvert tout l’envers du décor du cinéma. La scénographie, le son, c’est tout un pan que j’avais besoin de comprendre pour m’améliorer en tant qu’acteur. Maintenant je connais la douleur d’être perchiste par exemple !
Le plus important pour moi est d’essayer de faire décoller ma carrière en tant que comédien, mais j’ai encore des choses à dire et à défendre donc je pense réaliser à nouveau dans le futur. J’en ai l’ambition et j’ai pas mal de projets en tête.

En parlant de projets en tête, est-ce que tu peux nous parler de ce qui va se passer pour toi dans le futur ?  

Je ne peux pas en parler maintenant pour le coup, mais c’est du lourd ! Mais je vais travailler avec Quentin Delcourt qui est prénommé au César du meilleur documentaire. Il y aura un très gros casting pour son premier long métrage de fiction et ce sera pour cet été. C’est vraiment une consécration pour moi ! À suivre donc !

Propos recueillis par Victor Ribeiro

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