Planète 51
Sur la planète 51, les habitants vivent en toute quiétude jusqu’à ce qu’un astronaute prénommé Chuck débarque dans sa grosse fusée. Sa présence provoque la panique… sauf pour Lem, un jeune homme comme les autres, qui décide d’aider l’intrus à rejoindre sa planète pour conquérir le cœur de sa belle.
Si visuellement, Planète 51 est difficilement critiquable, en effet les animateurs ont effectué un travail de bonne qualité, ses failles se situent bien au niveau de l’écriture même du métrage. Avec un scénario d’une pauvreté hallucinante, entre cliché du genre et flemme évidente, et un humour du même niveau, les créateurs semblent bien avoir tout joué sur le coté ludique de la 3D sans jamais se poser la question de ce qu’il devait y avoir derrière. Le film est donc une douloureuse leçon de cinéma pour les apprentis John Lasseter et autres Pete Docter : en animation, rien ne vaut l’histoire et le message.
Plusieurs questions subsistent également après la séance : mais pourquoi les habitants de la planète 51 ressemblent aussi étrangement aux clichés de l’Amérique des années 50 ? Pourquoi s’être cantonné à deux ou trois pauvres références au cinéma SF (Retour vers le futur, Alien et E.T. en tête), alors que le genre permettait un foisonnement qui aurait réveillé les plus grands ? Pourquoi cet astronaute est-il aussi crétin ? Y a-t-il encore un intérêt aujourd’hui à se moquer des hippies de façon aussi réactionnaire ? Toutes ces questions pourtant pertinentes resteront à jamais sans réponse… Et, en plus du temps perdu, cette frustration est en soi une raison d’éviter Planète 51.
Un divertissement tellement bas de plafond que seuls les plus petits y trouveront leur compte, pour les autres, Planète 51 relève plus de la torture. Ni imaginatif, ni drôle, pas même un tant soit peu intelligent, cette production très commerciale est bien la preuve que le cinéma d’animation est un pan du cinéma à part entière et qu’une once de talent est bien le minimum qu’on peut lui demander.
Lucile Bellan-Julé
Planète 51
Un film de Jorge Blanco
Avec les voix de Vincent Cassel, Dimitri Rataud, Sara Martins
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Sortie le 3 février 2010
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