Rouge comme le ciel, de Cristiano Bortone

Cristiano Bortone signe un film tendre qui retrace la tragédie du célèbre ingénieur du son italien Mirco Mencacci, qui a perdu la vue dans son enfance.

A la suite de cet accident, le jeune Mirco Mencacci quitte sa Toscane natale pour rejoindre un pensionnat spécialisé à Gênes, dirigé par des autorités religieuses. Considéré comme un handicapé et astreint à un enseignement opprimant, Mirco trouve peu à peu l’espoir et l’imagination nécessaires à sa survie grâce à un vieux magnétophone à bandes.

L’image par le son

Deux rencontres font renaître le jeune homme au travers de ces sens. Une jeune fille l’accompagne sur son vélo pour voir ou plus exactement ressentir des films au cinéma ; alors qu’un prêtre lui fait prendre conscience de ses autres sens.

Mirco développe son ouïe et repense le cinéma par le son. L’esthétique du film de Cristiano Bortone se construit dans les moments de créations de Mirco. Bien que légères, les images de Rouge comme le ciel ne sont jamais frivoles. Elles sont dotées d’une charge émotionnelle grâce à la superposition de sons réels et communs, dévoilant avec éclat des bruits que nous ne prenons pas le temps de voir.

Des limites filmiques

Si le film n’est pas d’une grande originalité et qu’il retrace avec banalité l’histoire de ce jeune homme idéalisé tragiquement, Cristiano Bortone ne fait pas preuve d’une grande conviction cinématographique et encore moins d’un propos esthétique.

Cependant, c’est peut-être dans cette grande banalité de l’enfance que la poésie opère. Il n’y a là aucun pathos, aucune longueur. Il y a juste une envie de création réelle qui se subordonne à la vie de Mirco.

Curieusement, Rouge comme le ciel est un film qui se regarde plus qu’il ne s’écoute.  Un film qui nous donne à voir le monde que l’on imagine, que l’on ressent et que Mirco vit.

Livia Colombani

Rouge comme le ciel

Un film de Cristiano Bortone

Avec Simone Colombari, Paolo Sassanelli

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Sortie le 6 octobre 2010