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André Carneiro : “Si tu joues avec ton cœur et que tu te livres sincèrement, ils t’écouteront”

21 mai 2020
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© André Carneiro

Il enchante les rues de Porto depuis ses 19 ans, accompagné de sa guitare. Découvrez avec nous les projets d’un jeune chanteur, talentueux et plein d’ambitions.

Pourquoi aimes-tu jouer dans la rue ?

 Je pense que ce que j’aime le plus c’est le sentiment de liberté et la connexion avec les gens. Il n’y a pas de scène. C’est juste entre moi et les passants, ceux qui s’arrêtent, ceux qui écoutent. Il s’agit principalement de la connexion qui s’établit. Certains diront que c’est uniquement pour l’argent, et évidemment que ça rentre en ligne de compte, je ne vais pas mentir. Mais je pense que mon objectif premier c’est cette connexion. Les deux sont très liés puisque les jours où je gagne le plus d’agent, ce sont les jours où je réussis à me connecter avec le plus de monde. Si tu joues avec ton cœur et que tu te livres sincèrement, ils t’écouteront.

Quelles difficultés as-tu rencontrées pendant le confinement ?

Ça fait bientôt deux mois que j’ai arrêté mon activité, avec l’interdiction de sortir dans les rues. J’ai pris le temps d’écrire, de réfléchir à la vie, à de nouvelles idées. J’ai écrit 11 chansons que j’aimerais enregistrer après le confinement : 4 ou 5 au piano et 5 ou 6 à la guitare. J’écris la mélodie, les accords, et les paroles. Je pense que ce sont les meilleures chansons que j’ai écrites jusqu’ici, j’en suis très fière. C’est le côté positif du confinement.

Tu es passé dans l’émission The Voice, quel souvenir en gardes-tu ?

J’ai participé à The Voice Portugal quand j’avais 20 ans, j’étais très jeune. Je n’étais pas très confiant et je pense que ce n’était pas le bon moment pour participer à cette émission. J’ai commencé la musique très tard, donc je n’avais pas beaucoup d’expérience. Ce n’était pas le bon moment mais ça reste une bonne expérience.

J’ai tout de même appris une chose : je dois chanter mes propres chansons. Je ne peux pas juste faire des reprises, comme tout le monde. J’ai réalisé qu’il fallait que j’écrive plus. Parce que si tu ne chantes que des mots écrits par d’autres, tu ne peux pas te découvrir toi-même. Évidemment j’en chante encore aujourd’hui. Dans la rue, je vais chanter une reprise que j’aime, que tout le monde connaît. Ensuite je chanterai une de mes chansons, puis une ou deux reprises. Et je répète le schéma. Si quelqu’un s’arrête avec une reprise, et qu’ensuite il écoute et apprécie une chanson originale, il achètera probablement mon disque. Je joue le mieux que je peux, certains aimeront et d’autres non.

Tu as enregistré un EP intitulé The Other Side en 2019. Qu’est-ce que ça représente pour toi ?

The Other Side a été enregistré très rapidement, en quelques jours seulement. On a dû enregistrer l’EP en 5 ou 6 sessions, donc 5 jours à peu près. Les chansons qui y figurent sont les premières que j’ai écrites. Je pense qu’aujourd’hui j’ai beaucoup évolué, et que mes chansons sont meilleures. Néanmoins, je pense qu’elles sont réellement sincères.

J’ai également prévu de sortir un deuxième EP cette année. Et au vu des circonstances, j’espère pouvoir le sortir en octobre ou novembre. Mon objectif est d’ensuite enregistrer un album de 10 chansons en 2021. Depuis que j’ai sorti mon EP, je reçois plus de retours positifs. Je n’ai pas encore de fanbase, mais des gens s’identifient à travers mes paroles. Ça me fait extrêmement plaisir. Je pense que ça fait parti de mes objectifs, que les gens puissent s’identifier à moi, et à mon travail.




Quels sont les artistes qui t’ont influencé et inspiré ?

Je pense que les artistes qui m’ont le plus influencé et m’influencent encore aujourd’hui sont Sting, Damien Rice, Passengers et Aaron Lewis. Ce dernier a été une révélation. Je trouve que ce sont des compositeurs brillants, et je suis tombé amoureux de la musique acoustique grâce à eux. J’ai commencé à en chanter, en reprendre et en écrire. J’écris des chansons en m’inspirant de ma vie, des choses qui m’arrivent, de ce que j’ai vécu. Mais certaines de mes chansons s’inspirent de la vie de mes proches. Ce ne sont pas des histoires qui m’appartiennent mais ce sont celles de mes proches qui m’inspirent. Je pense que c’est bien de faire les deux. Si j’écrivais exclusivement à propos de moi, je deviendrais fou.

Peux-tu partager avec nous une anecdote marquante qui t’est arrivé en jouant dans la rue ?

J’ai déjà eu des conversations étranges sur la vie, avec de parfaits inconnus. Des gens se sentent vulnérables et me confient, de manière très naturelle, des choses positives ou négatives sur leur vie, alors que je ne suis qu’un étranger pour eux. C’est assez étrange quand on y pense. Ça m’est arrivé à plusieurs reprises mais ça me surprend à chaque fois. Parfois, ils s’identifient aux chansons que je chante. La plupart ne sont pas très joyeuses, malgré quelques chansons entrainantes, à propos d’apprécier la vie et tous ses petits plaisirs. Mais je trouve qu’un ton sérieux fonctionne mieux avec le genre acoustique. On retranscrit une réflexion sur la vie, au futur ou au présent. Quel est notre but, qu’est-ce que l’amour ? Je pense que ce sont des sujets sérieux que j’aime traiter de cette manière, et les gens sont réceptifs.

Propos recueillis par Célia Taunay

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