Il Re pastore au Châtelet : Mozart dans la galaxie Star Wars
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Il Re pastore De Mozart Mise en scène d’Olivier Fredj et Nicolas Buffe Avec Rainer Trost, Soraya Mafi, Raquel Camarinha, Marie-Sophie Pollak et Kristian Adam Les 26, 28 et 30 janvier à 20h, le 1er février à 15h Tarifs : de 16 à 89 € Réservation en ligne www.chatelet-theatre.com Durée : 2h Théâtre du Châtelet M° Châtelet |
Poursuivant la fabuleuse épopée de l’Orlando paladino de Haydn en 2012, le jeune plasticien Nicolas Buffe plonge dans l’univers d’un Mozart âgé de 19 ans pour y recréer un imaginaire peuplé de mangas : réjouissant !
Un immense vaisseau spatial se pose sur la planète Lune. Le film qui se déroule devant nos yeux (vidéo de Robert Nortik) nous fait voyager dans l’espace, ou plutôt nous projette dans une station spatiale en 3D qui fonctionne comme un jeu vidéo pour ados. Aminta, le roi berger, interprété divinement par la soprano Soraya Mafi, est un modeste pompiste en salopette rouge pétante façon Super Mario. Sa station-service de l’espace lui suffit amplement et de drôles de petits robots aux tentacules verts, sortes de moutons lunaires, le protègent. Hélène Kuttner [Crédit photos : Marie Noëlle Robert] |
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Poursuivant la fabuleuse épopée de l’Orlando paladino de Haydn en 2012, le jeune plasticien Nicolas Buffe plonge dans l’univers d’un Mozart âgé de 19 ans pour y recréer un imaginaire peuplé de mangas : réjouissant !
Car l’opéra de Mozart, dénué de son caractère pastoral et naïf, prend ici un tour beaucoup plus passionnant en ce qu’il plonge dans nos mythologies modernes. Le metteur en scène Olivier Fredj a choisi de diriger ses personnages de bande dessinée de manière cocasse et totalement conforme à la typologie des héros modernes. D’ailleurs, à chaque nouvelle apparition d’un personnage, un cartel apparaît sur l’immense écran étoilé avec sa signalétique. Amies ou ennemies, courageuses ou fourbes, les douces créatures imaginées par Metastase au XVIIIe siècle prennent de la couleur et du caractère et les récitatifs, d’une véritable saveur poétique, sont parfois troublés avec ironie par des bruitages électroniques.
Alexandre, interprété par Rainer Trost, armure dorée et cape rouge, est un flamboyant garçon à la chevelure afro, adepte du body-fighting et gardien jaloux du temple royal. Il dirige une armée de soldats acrobates, véritables danseurs cosmonautes fort drôles. Elisa, la fiancée du petit berger pompiste, qu’incarne la formidable Raquel Camarinha, est une brindille rose juchée sur sa trottinette électrique, avec de grandes oreilles de lapin. Elle ne cesse de sautiller en clamant son pur amour pour Aminta. Et le fait de faire chanter les deux personnages par des jeunes femmes, dont le timbre de soprano, très clair, est proche, participe au trouble du spectateur.
Une scénographie inventive, qui joue de l’audace à chaque seconde, à laquelle se greffe le jeu théâtral et innovant des chanteurs sur scène, que dirige, subtilement et avec autant de passion, le chef Jean-Christophe Spinosi. C’est un régal, car la partition musicale du jeune Wolfgang contient déjà en germe les richesses de ses futures grandes œuvres. 



