« Nha Sentimento », le dernier album de Cesaria Evora, la diva aux pieds nus
La plus célèbre des chanteuses capverdiennes, aidée de Nando Andrade à la réalisation et José da Silva à la production, livre 14 titres toujours aussi fidèles au style qu’on lui connaît. Avec un travail d’arrangement recherché, des nouveautés musicales, une voix légèrement différente et une poésie encore plus entraînante. Malheureusement victime d’un accident vasculaire cérébral en 2008 qui serait la cause d’une modification de son timbre de voix, le chant de Cesaria Evora semble un peu plus grave à présent et moins délié diront certains, mais il prend une profondeur qui n’altère en rien l’émotion.
Un joyeux melting-pot musical
Si la diva aborde à nouveau « saudade » (nostalgie) et « fatalité » avec les mornas (genre traditionnel capverdien), elle laisse une large place aux joyeuses coladeras. Sa musique se fait plus entraînante et légère que dans les albums précédents. La nostalgie fait place à un hymne enjoué au Cap-Vert et ce sont des musiques de tous horizons qui se rencontrent. L’accordéoniste malgache Regis Gizavo, son confrère colombien Henri Ortiz, le pianiste capverdien Nando Andrade et les percussionnistes Tey Santos et Mindelos apportent avec eux des accents nouveaux à l’album. Le titre Mam’Bia E So Mi surprendra quant à lui par ses sonorités orientales et les amateurs pourront y reconnaître une touche égyptienne rappelant les célèbres morceaux d’Oum Kalthoum. Cesaria Evora a effectivement fait appel pour les arrangements des cordes à Fathy Salama, musicien egyptien et directeur du Grand Orchestre du Caire.
Nul besoin de comprendre la langue créole du Cap-Vert pour apprécier Nha Sentimento. La musique et la voix grave de Cesaria Evora suffisent à saisir la poésie et la joie qui émanent de cet album réussi et l’un des plus aboutis de la diva.
Cassandre Bournat.
« Nha Sentimento », nouvel album de Cesaria Evora
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Sortie le 26 octobre 2009
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