L’Italienne à Alger – Rossini – Opéra Garnier
|
L’Italienne à Alger (1813) Dramma giocoso en deux actes de Gioacchino Rossini (1792-1868) Du 31 mars au 23 avril 2014 Palais Garnier |
Du 31 mars au 23 avril 2014 Reprise de l’opéra buffa de Rossini dans la mise en scène drolissime d’Andréi Serban avec un plateau vocal sensationnel. Une réussite totale.
Les décors et les costumes de Marina Draghic sont époustouflants. Tout est hyperbolique et symbolique. C’est autant un plaisir de l’oeil que de l’intellect. Le choeur méconnaissable, en petite tenue pour se rendre au hammam est à mourir de rire. Transformés en sexagénaires dégoulinant de graisse ou en super malabars tatoués aux bras, ils affichent des airs débonnaires ou de mafieux. Les femmes ont, en guise de visage, une photographie identique qui rappelle le masque du choeur antique tout en dénonçant les apparences trompeuses. Il y a une vraie chorégraphie et une vraie dynamique de plateau. Le spectateur n’a pas une seconde à lui, happé par la nouvelle trouvaille de mise en scène. Cela vient de partout. Un Titanic gigantesque sombre en fond de scène tandis qu’un homme nage suspendu. Une rose immense ou le trône du Papatacci, tombent du ciel. Un gorille mélomane traine un homme chaussé de palmes oranges, sur un matelas pneumatique jaunes. Un canapé rouge en forme de bouche permet une délicieuse partie de cache-cache. Les scènes chorales sont particulièrement réussies.
Le magnifique Ildebrando d’Arcangelo est très convaincant en despote arabe. Il ne manque pas d’humour et se prête au ridicule volontiers. La scène de séduction est hilarante. Sa partenaire, Varduhi Abrahamamyan, interprète une volcanique femme de tête enivrante. Elle joue de ses charmes avec grâce. Très applaudie, la mezzo-soprano a conquis tous les coeurs. Tassis Christoyannis en Taddéo jaloux -“bourgeois gentilhomme”, malgré lui, est irrésistible. Sa belle énergie de comédien semble naturelle. Enfin, le puissant ténor Antonino Siragusa, entendu Barbier de Séville de Coline Serreau galvanise le personnage. Gracieux et séducteur, il joue le grand jeu de l’amour. Il passe du tragique au comique : son air de prisonnier déchiré est ovationné. Sa voix sublime transporte. Marie Torrès [Photo : Opéra national de Paris / Elena Bauer et Christian Leiber] |
Articles liés

“Western Smoke” : le nouvel album de The Freaky Buds est disponible !
Avec “Western Smoke”, The Freaky Buds, le projet de Max Genouel (chant – guitare) et Hugo Deviers (batterie) des Lowland Brothers, livrent un album de blues intensément vivant, forgé dans l’authenticité et la fougue. Enregistré et produit par Kid...

Luc Langevin revient pour un show d’illusions exceptionnel à la Salle Pleyel !
Luc Langevin enfin de retour avec un tout nouveau spectacle de grande envergure ! Au sommet de son art et en parfaite maîtrise de son talent unique, il exécute avec finesse et précision des numéros de grandes illusions, créés...

“Encore une journée” : nouvelle exposition de la jeune artiste Joséphine Paul au Cœur de Ville de Vincennes
Encore une journée, série composée de huit toiles, est la nouvelle exposition de l’artiste Joséphine Paul, fraîchement diplômée d’un master en Arts plastiques à Paris I Panthéon-Sorbonne. L’exposition est à voir actuellement, jusqu’au 3 janvier 2026, à Vincennes, au...

La mise en scène
La superbe soprano Jaël Azzaretti en bigoudis, en tailleur kitch, interprète une gourde pétillante et attendrissante qui manque d’assurance, repoussée par son époux, Mustafa qui oscille entre Kadhafi et une star du show biz. Le couple forme un joyeux contraste. 



