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Mat Bastard : “C’est le disque le plus complet et le plus abouti. Il nous permettra d’aller encore plus loin sur scène”

Julian Debiais 2 décembre 2021
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Skip The Use revient avec un nouveau single Human Disorder ! Après deux ans d’absence due à la crise sanitaire, le groupe annonce un nouvel album. Le chanteur Mat Bastard nous parle de Skip post-confinement et leurs futurs projets. Entre sons lumineux et ambiance électro-rock, le single s’annonce déjà comme un tube.

 Avec ce nouveau projet, quelle est la direction que veut prendre Skip The Use ?

C’est un disque post-crise, comme beaucoup d’acteurs de la culture, on se l’est pris un peu en pleine gueule et on ne voulait pas faire un disque dépressif, mais plutôt être cette lumière au bout du tunnel. On s’élève tous ensemble comme on peut, en ne laissant personne derrière. C’était la ligne directrice du disque.

On sent chez Skip cette tendance rock, selon toi comment évolue la scène rock actuelle ?

Je vis aux États-Unis et je n’ai pas la même vision. Je suis dans un pays où le rock a encore une place, il y a une vraie scène. En France, on est plutôt dans un pays très urbain, mais ce n’est pas grave dans le sens où c’est comme ça. Notre territoire principal, c’est la France et on y est toujours très bien accueillis. Je pense que les codes qu’il pouvait y avoir avant ont évolué et ceux de la scène rock appartiennent maintenant à tous les genres musicaux. Il y a des mecs aux cheveux longs et des perfectos qui font du hip-hop et c’est très bien.

Le fait de vivre aux États-Unis, ça apporte quelque chose selon toi à ta musique ?

Ce sont surtout les collaborations au travers de mon travail de producteur. Je rencontre des artistes différents et ça m’apporte beaucoup lorsque je fais de la musique pour Skip. Mais ce n’est pas qu’aux États-Unis. J’ai un pote, Gavin Brown, qui est producteur et on a fait un titre avec lui dans l’album. Lui, vient de Toronto, et lorsque l’on travaille ensemble, il apporte sa culture et son background, c’est intéressant sur le point de vue artistique.

Dans ce single, on sent vraiment des sons estivaux, c’était votre ambition, de retrouver l’été après la crise ?

C’est toujours cette histoire lumineuse, de mettre un peu de lumière partout. C’est vrai qu’il y a ce côté été, mais je le vois comme un été anglais. Il peut se mettre à pleuvoir d’un coup.

Tu puises ton inspiration où généralement ?

Dans tout, ma femme m’inspire beaucoup. Toutes les expériences que l’on vit ensemble. On était revenu s’installer en France pendant le confinement. Nous sommes maintenant repartis aux États-Unis. Je trouve aussi de l’inspiration dans le monde qui tourne, la politique, l’éducation, la manière dont la culture du marketing s’est imposée partout. L’idée d’une chanson peut partir d’une discussion, d’un truc qu’on entend, d’un film qu’on regarde, d’un livre qu’on lit, d’un moment de vie en somme.
 

 Quelles-sont tes sources d’inspiration musicales sur la scène actuelle ?

Il y a un groupe comme Phoenix qui compte beaucoup pour moi. Je suis un grand fan de techno, j’en écoute régulièrement. C’est vrai que toute cette scène comme Charlotte de Witte, Enrico Sangiuliano, Amélie Lens, tous ces artistes dans leur manière de vivre leur musique, de créer et de délivrer leur art, m’ont beaucoup inspiré, même si c’est un style musical qui est très différent. Il y a aussi les fondamentaux comme : Bowie, Tame Impala, Glass Animals…

Tu as fait les premières parties de groupe comme Rage Against the Machine, ce sont des groupes qui t’ont apporté dans la manière d’agir sur scène ?

On a appris énormément avec eux. Ce que fait Tom Morello à côté du groupe, ses collaborations, son engagement politique, ce sont des choses qui me parlent.

© Julian Debiais

L’origine du projet, c’était aussi de retrouver ton public après le confinement ?

C’était d’abord de faire un disque, raconter des histoires. C’est vrai qu’il doit y avoir une part de nous qui a vraiment envie de remonter sur scène. C’est le meilleur disque qu’on ait fait, en essayant d’être le plus objectif possible. C’est le plus complet et le plus abouti, et il nous permettra d’aller encore plus loin sur scène.

Comment le projet a débuté ?

Nous étions un peu frustrés, car le précédent album avait été avorté par le Covid. On avait de bons retours, la tournée était complète et d’un coup tout s’est arrêté. On a comme un goût d’inachevé et surtout avec Yann, nous sommes perpétuellement en train d’écrire et il arrive un moment où l’on veut partager ce que l’on fait.

L’écriture a débuté pendant ou après le confinement ?

On bosse tout le temps ensemble, on se voit tout le temps. Je travaille beaucoup avec le batteur du groupe Enzo Gabert, côté de Skip. Skip the use c’est quatre personnes qui sont très productives au sein du groupe mais aussi à côté, donc on a toujours un projet derrière la tête.

Il y a des collaborations à attendre ?

Il y aura quelques collaborations, certaines ont déjà été faites avec des artistes que l’on aime bien. C’est vrai qu’on ne l’a jamais fait avec Skip.

Est-ce qu’il y aura un thème particulier sur ce disque, comme sur Past & Future ?

On n’est pas encore fixé sur le titre de l’album, mais oui le thème général, ce sera la lumière. On a envie de revenir aux fondamentaux, aller à un concert, acheter le disque d’un groupe parce qu’il te fait voyager comme un bon bouquin et chacun fait son propre voyage même si, en concert on le guide un petit peu. On veut faire un disque fédérateur, raconter des histoires, émouvoir des gens, les énerver, les révolter.

Avec le recul, tu regardes parfois en arrière, l’évolution du son de Skip ?

Oui bien sûr, la tendance avec cet album, c’est plutôt un retour vers l’électro-rock. Je suis vraiment fan de métal, de rock, de hip-hop, donc on est parti chercher des énergies un peu partout. On n’est pas un groupe à un seul style, on fait plein de choses dans nos disques, mais le fil conducteur, c’est basse, batterie, guitare. C’est la base de Skip !

L’instagram de Mat Bastards et de Skip The Use


Propos 
recueillis par Julian Debiais

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