Pelléas et Mélisande – Debussy by Robert Wilson – Opéra Bastille
Pelléas et Mélisande De Debussy Mise en scène de Robert Wilson Avec Elena Tsallagova, Stéphane Degout et Paul Gay Jusqu’au 28 février 2015 Réservation en ligne Durée : 3h15 Opéra Bastille M° Bastille |
Jusqu’au 28 février 2015
6e saison pour la mise en scène de Robert Wilson toujours acclamé à l’Opéra Bastille. Le drame lyrique est dirigé par Philippe Jordan avec brio. Un succès sans surprise. La mise en scène signée Bob Wilson du drame lyrique, d’après le poème symbolique de Maurice Maeterlinck, fait toujours son effet dans sa quête de pureté poétique. Ce sont des tableaux chorégraphiques. On y retrouve les procédés récurrents du metteur en scène. Quasiment aucun décor à l’exception d’une tour lors d’un tableau, un fond de scène bleu, illuminé par une barre horizontale rayonnante à la Marc Rothko et une gestuelle décalée des chanteurs. Les costumes éclectiques plongent le spectateur dans l’imaginaire de la rêverie poétique. Ils traversent les siècles : la tenue baroque du jeune garçon côtoie l’apparence japonaise de Golaud très sombre s’opposant à la blancheur immaculée des costumes de Pélléas et de Mélisande – en naïade tandis que leur père Arkel s’apparente à un vieux sage sorti tout droit du Moyen Âge. Les interprètes passent par un détour dans le geste qui distancie le texte et le chant. Le corps est ainsi au service de la voix lyrique sublimée. Celle-ci est comme en “suspension” dans l’espace. C’est “étrange” comme peut l’être le texte poétique. Cette mise en scène fonctionne parfaitement quoiqu’on l’ait déjà beaucoup vue… Les interprètes aussi reviennent. La superbe soprano russe Elena Tsallagova incarne à nouveau une Mélisande évanescente et juvénile, qui ondoie comme une naïade. Issue de l’atelier lyrique de l’Opéra de Paris, la chanteuse lyrique est une merveille de grâce et de douceur. Depuis La Petite renarde rusée en 2008, elle revient régulièrement à la Bastille. Elle émeut la salle et est très applaudie pour cette première. On retrouve avec bonheur Stéphane Degout. Son Pélléas est noble et pur. Il s’oppose magnifiquement au sombre Golaud incarné par le puissant Paul Gay. Le baryton-basse est très imposant par sa stature et son aura : quoique très noir, le personnage resplendit. Très applaudi par la salle, c’est l’une des belles surprises de la soirée. La présence de Robert Wilson qui vient saluer est très appréciée. Et bien sûr, la salle ovationne Philippe Jordan, toujours très aimé de ses musiciens et de son public. Marie Torrès [Crédit photos : Élisabeth Haberer. Opéra de Paris] À découvrir sur Artistik Rezo : |
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