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La Porte à côté au Théâtre Edouard VII

19 février 2014
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La Porte à côté au Théâtre Edouard VII

La Porte à côté

De Fabrice Roger-Lacan

Mise en scène de Bernard Murat

Conception vidéo : Mathias Delfau et Emmanuel Murat

A partir du 31 janvier 2014
Du mardi au samedi à 21h, Samedi à 17h30
Dimanche à 15h30

Réservation :
01.47.42.59.92

Durée : 1h30

Théâtre Edouard VII
10, place Edouard VII
75009 Paris
M° Opéra et Madeleine

www.theatreedouard7.com

A partir du 31 janvier 2014

Un chassé croisé amoureux mené avec maestria par un très beau couple de théâtre, la lumineuse Emmanuelle Devos et le charismatique Edouard Baer. Un tourbillon de bons mots qu’épouse une utilisation très aérienne et tridimensionnelle du décor.

 
Un homme et une femme. Voisins de palier. Elle est psy. Il vend des yaourts. Elle effectue sa tonitruante entrée en frappant chez lui pour l’enjoindre de baisser sa « musique de nazie ». Une symphonie de Bruckner qu’adorait le Führer sur le point de servir le spot publicitaire pour la nouvelle campagne des dits produits laitiers. Tout oppose visiblement ces deux êtres qui vont arpenter les terrains de la littérature, de la névrose, de la dialectique, du marketing avec pour seul point commun l’envie farouche de déstabiliser l’autre. Tous les coups sont permis. Beaucoup seront donnés. La machine à sarcasmes s’emballe…

Sujets variés, verbe haut et compliments impossibles…

C’est à une série de joutes oratoires d’une magistrale efficacité que Fabrice Roger-Lacan convie ses comédiens. Les personnages, tous deux possédés par l’incoercible envie d’asticoter l’autre comme pour mieux se protéger (leur défense, c’est l’attaque pourrait-on dire), apparaissent aussi comme des naufragés de l’amour, ainsi qu’en témoigne leur fréquentation assidue des réseaux de rencontre.

Cet affrontement est mis en scène avec beaucoup d’élégance par Bernard Murat. Les mouvements du décor, quasi chorégraphiés et tridimensionnels épousent à merveille le ballet tendre et cruel auquel se livrent les protagonistes. Les portes ne claquent pas comme dans un vaudeville, elles descendent du plafond, conférant à l’ensemble de ce spectacle une élégance assez exquise.

Cette même élégance qu’incarnent les deux comédiens sur scène. Edouard Baer en dandy un peu gauche et désabusé joue une carte qu’il connaît bien et fait des merveilles. Face à lui, la lumineuse Emmanuelle Devos aussi exécrable que touchante, a quelque chose d’hypnotique. Dans ce duel quand il n’est pas duo et inversement, ils forment surtout un formidable couple de théâtre.

Franck Bortelle

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