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Antoine Duléry fait son cinéma (mais au théâtre) – Grand Point Virgule

6 février 2014
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Antoine Duléry fait son cinéma(mais au théâtre)

Mise en scène de Pascal Serieis

Avec Antoine Duléry

Du 23 janvier au 20 avril 2014
Le jeudi et samedi à 21h
Le vendredi à 20h
Le dimanche à 16h

Tarifs : à partir de 28€ (plus 3€ frais)

Réservation en ligne ou par tél. au 01.42.78.67.03

Le Grand Point Virgule
8 bis, rue de l’Arrivée
75015 Paris
M° Montparnasse-Bienvenüe

www.legrandpointvirgule.com

Du 23 janvier au 20 avril 2014

Le plus prolifique second rôle du cinéma français rend sur les planches un vibrant hommage au 7ème art en en convoquant les plus grands. Mais au-delà de ce message d’amour sincère se glisse quelques piques assassines qui relèvent ce spectacle chaleureux même si un peu trop masculin.

Sa tête n’est pas en haut de l’affiche sur les façades des cinémas. La télévision lui a davantage donné le premier rôle. Mais avec Camping et Jean-Philippe pour ne citer que ces deux cartons-là au box-office parmi la cinquantaine de films tournés, Antoine Duléry est durablement inscrit dans la mémoire collective du PAF français. Sur scène, il se fait plus rare. Seul en scène, il débute…

L’exercice auquel il convie le spectateur est assez casse-gueule. Un hommage au cinéma français et tous les grands noms qui en ont forgé la légende. Pour ce faire, il imagine un dîner chez Fabrice Luchini et auquel sont conviés Patrick Chesnais et Daniel Prévost. Trois grandes gueules, chacun à sa manière. Se met alors en place un monde où apparaissent les morts, immortels puisque la pellicule les a figés à jamais dans notre mémoire collective. Le générique est impressionnant et le public s’invite dans le salon du plus virulent pourfendeur de la médiocrité qui va y rencontrer son maître, Louis Jouvet.

En endossant tous les personnages dont il compose sa galerie, Duléry ne va pas se livrer à un exercice d’imitation habituel. Le but n’est d’ailleurs pas vraiment là. Ce n’est pas la performance à la Grégorio qui semble motiver le comédien, même si certains modèles sont croqués avec beaucoup d’efficacité (De Niro : un sommet !). Car il se met lui-même en scène. C’est Duléry faisant revivre le temps d’une tirade, d’un aphorisme, d’un couplet ceux qui ont bercé sa vie et forgé sa passion ou partagé son métier. Lelouch, Barrault, Belmondo, Serrault, Noiret, Rich, De Funès, Johnny…

L’imaginaire, grand pourvoyeur d’émotions cinéphiliques, se met en place devant cet aéropage de prestige où des extraits de films, de La Femme du boulanger à Tenue de soirée, des Enfants du Paradis à Drôle de drame, viennent nous cueillir pour un rappel mais pas forcément dans les bouches des comédiens qui les ont immortalisés. C’est d’ailleurs dans ces moments où s’immiscent ces mélanges que le spectacle atteint l’acmé de son efficacité et de sa drôlerie (ne citons que Delon jouant De Funès…).

Car oui, Duléry fait beaucoup rire. Et même quand il fait dresser un formidable madrigal à Depardieu par Daniel Prévost ou qu’il rend un hommage à Barbara, l’humour est là, tantôt bien présent, tantôt dans des demi-teintes où se glisse aussi une certaine nostalgie. Une certaine ironie mordante aussi pour quelques artistes qui se sont parfois pris très (trop ?) au sérieux… De ce spectacle donc très multiple ne manque qu’une chose : un peu plus de femmes. On aurait bien aimé entendre autre chose que simplement leur nom à toutes ces Signoret, Girardot les autres…

Franck Bortelle 

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