La Grande Dépression au Théâtre de La Tempête : “une farce déjantée qui se refuse au cynisme, et encourage la créativité !”
"La Grande dépression" de Raphaël Gautier © Arnaud Betereau
Sept ans après avoir signé “La Grande dépression”, Raphaël Gautier voit son texte mis en scène avec talent par Aymeline Alix, une farce déjantée qui se refuse au cynisme, et encourage la créativité !
En 1933, Adolf Hitler est nommé chancelier d’Allemagne. Quatre ans plus tard, en 1937, le monde découvre pour la première fois Blanche-Neige au cinéma. De nos jours, en 2023, dans un cabinet de psy, un patient est diagnostiqué dépressif. Bourré d’antidépresseurs et d’anxiolytiques, il se met à affabuler, devient témoin de la naissance de Mickey Mouse et de celle du parti national-socialiste allemand. Notre protagoniste commence alors à tisser une passerelle entre ces évènements qui n’ont à priori rien à voir… Pourtant, les studios Disney avec Blanche-Neige n’ont-ils pas, sans le savoir, créé le parfait film de propagande nazie ? Qu’en est-il de Disneyland, un parc fondé pour recréer l’ambiance d’une Amérique “pure”, glorifiant les figures de la colonisation ?

© Néjib
Casting illimité pour ce cirque imaginé
Les six comédiens de la Compagnie du 4 Septembre interprètent tour à tour plus d’une quarantaine de personnages. Ils passent d’un extrême à l’autre avec une aisance déconcertante. L’assistant de Walt Disney devient Adolf Hitler et Mickey Mouse est Leni Riefenstahl. Les idées de mise en scène s’enchainent dans un rythme haletant quand le tapis rouge d’Hollywood devient le plancher des enfers, duquel d’anciens dignitaires nazis, amis et conseillers de Walt sont appelés à témoigner. L’esprit malade du protagoniste est une excuse pour se permettre toutes les rencontres et tous les voyages ; de sa “Grande Dépression” naît une fulgurance : c’est quand nous sommes au plus bas qu’on se laisse le plus facilement dominer. Refusant d’être esclave de sa condition, notre antihéros prend sa vie en main et décide d’agir pour le bien de tous, dans un final jouissif et jusqu’au-boutiste.

La Grande dépression de Raphaël Gautier © Arnaud Betereau
La première pièce de Raphaël Gautier est ici mise en scène avec une inventivité folle par Aymeline Alix. Certes drôle, elle nous apparaît surtout comme essentielle à la période incertaine que nous vivons. De cette “Grande Dépression”, soyons créatifs et ne nous laissons pas abattre par la morosité ambiante, vive le théâtre magique !
Antoine Le Tellier
Articles liés

La “Rolling Collection”, une ode à la créativité manuelle et à l’intelligence artisanale.
La Rolling Collection a fait escale à Tokyo pour sa dernière étape de l’année. Organisée dans le monde entier par ADDA Gallery, l’exposition rend hommage à la ligne emblématique de POSCA – le marqueur qui a donné le pouvoir...

Ce week-end à Paris… du 19 au 21 décembre
Art, spectacle vivant, cinéma, musique, ce week-end sera placé sous le signe de la culture ! Pour vous accompagner au mieux, l’équipe Artistik Rezo a sélectionné des événements à ne pas manquer ces prochains jours ! Vendredi 19 décembre...

“Avatar 3 : De Feu et de Cendres”, un tournant majeur pour la saga ?
Avatar 3 : De Feu et de Cendres arrive en salles trois ans après le succès de Avatar 2 : La Voie de l’Eau. Avec de nouveaux territoires, de nouveaux clans et des tensions inédites, James Cameron ouvre un...





