Grand fracas issu de rien, cabaret spectral
|
Grand fracas issu de rien Avec Dominique Parent, Sevan Manoukian, Adrien Mondot, Benjamin Sanz et Lucas Antonellis Texte de Valère Novarina Assistanat artistique : Stéphanie Chêne Interprétation numérique : Claire Bardainne Jusqu’au 12 février 2015 Mardi et vendredi à 20h30 Mercredi, jeudi, samedi à 19h30 Tarifs : de 9 à 27 € Réservations au Durée : 1h15 Théâtre 71 – Malakoff M° Malakoff – Plateau de Vanves (ligne 13) |
Homme de théâtre à la fois fantasque, poétique et amoureux du burlesque, Pierre Guillois a conçu un cabaret qu’il qualifie de “spectral”. Bien organisé, ce méli-mélo de numéros et de mots n’est en réalité pas le fracas annoncé mais un joli fatras au charme forain.
Créé collectivement, Grand fracas issu de rien enchaîne des numéros multiples. Tout commence par un Monsieur Loyal qui passe la tête dans un rectangle figurant un cadre de téléviseur. Tandis qu’il entame la cérémonie par un texte virtuose et brillamment tarabiscoté de Valère Novarina, il est très vite interrompu par un gymnaste qui aligne agilement quelques roues le long de la scène devenue piste aux miracles. Sur le côté, une chanteuse soprano colorature y va de ses trémolos tout en jouant à se dévêtir avec malice. Les enchaînements se relaient avec des projections en noir et blanc dues à une belle inventivité numérique. Ainsi, s’accumulent des lettres et des alphabets désordonnés tantôt volant dans l’espace, tantôt suivant le débit fantastique du comédien. Des arabesques se déroulent en accompagnement du solo de la chanteuse et les délicates prouesses des corps, des voix et des gestes tissent au final un étrange cabaret sans queue ni tête mais très délicat. Ce spectacle avait été créé en 2011 lorsque Pierre Guillois terminait son mandat dans le superbe lieu qu’est le Théâtre du Peuple à Bussang. Hors de la forêt vosgienne, Grand fracas issu de rien garde son même raffinement dont il ne faut pas attendre des dialogues entre personnages ni une narration, mais dont il faut accepter la juxtaposition de numéros sans suspense. Les artistes ne communiquent pas entre eux mais ils nous transmettent leur fragilité insolite et solitaire dans un charmant équilibre. Émilie Darlier [Photos © Davis Siebert] |
Articles liés

« La cage aux folles » ou le triomphe de Laurent Lafitte
Triomphe annoncé pour cette fin d’année, cette nouvelle production signée Olivier Py réserve le rôle de Zaza la travestie à un Laurent Lafitte époustouflant, dans l’adaptation française de la comédie musicale américaine de Jerry Herman. Avec Damien Bigourdan dans...

« Au nom du ciel » ou les oiseaux de paix de Yuval Rozman
Comment parler avec humour et détachement du conflit israélo-palestinien qui dure depuis des décennies ? Dans une fable pleine d’ironie et de malice, l’artiste Yuval Rozman s’efforce de nous faire prendre une distance philosophique et céleste avec un dialogue...

Roberto Fonseca et Vincent Segal dévoilent “Nuit Parisienne” extrait de leur nouvel album à venir
Le pianiste cubain Roberto Fonseca et le violoncelliste français Vincent Segal dévoilent “Nuit Parisienne”, leur premier single en duo, annonçant la sortie de leur album “Nuit Parisienne à la Havane”, prévu le 30 janvier 2026 chez Artwork Records &...

Sans effets grandiloquents ni grandioses, les uns et les autres alternent à un rythme proche de l’onirisme. Un jongleur décline sa jonglerie au tempo d’un percussionniste cocasse, un gymnaste fait sa gymnastique après avoir poussé la diva hors du cheval d’arçon. Aux anneaux et aux barres parallèles, l’athlète effectue ses gammes musclées puis revient le danseur du verbe qui part dans une logorrhée aussi vertigineuse que les mouvements rapides aux agrès. 



