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La souricière : rires et frissons à la Pépinière !

Philippe Escalier 23 septembre 2019
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Une mise en scène imaginative et loufoque de Ladislas Chollat et une troupe
remarquable rajeunissent cette pièce d’Agatha Christie, donnée à La
Pépinière théâtre, pour en faire un moment jouissif et plein d’humour auquel
on adhère sans réserve.

La reine du roman policier a collectionné tous les records, a commencé par ses deux milliards de livres vendus. La Souricière ne fait pas exception à la règle : adaptée d’une nouvelle, intitulée Trois souris, la pièce connaitra le plus grand nombre de représentations consécutives au monde. Mais aussi impressionnant que soit ce succès, l’intrigue n’étant pas forcément la plus étonnante écrite par Agatha Christie, il convenait de dépoussiérer quelque peu cette œuvre datant de 1952. C’est ce que fait Ladislas Chollat, grâce à l’adaptation pétillante de Pierre-Alain Leleu, dans cette mise en scène où, avec beaucoup de rigueur, il laisse libre cours à sa fantaisie, faisant de l’humour, de la dérision et d’irrésistibles ponctuations musicales, les trois piliers de son travail. Avec une inventivité surprenante, ne laissant aucun détail de côté, il permet à la pièce de beaucoup gagner en fraicheur et en dynamisme. Le public adhère sans réserve, heureux de partager cette enquête, entrainé par huit acteurs magnifiques, capables de nous redonner tout le sel de cet univers clos auquel les innombrables trouvailles du metteur en scène donnent tout son piquant.

La Souricière – Brice Hillairet et Christelle Rebou © François Fonty

L’assurance de passer un excellent moment étant acquise, rien ne vous empêche plus de rejoindre, par une neigeuse journée d’hiver, cette récente maison d’hôtes tenue par un jeune couple où six invités, tout juste installés, vous attendent. L’atmosphère et les personnages sont indéniablement assez bizarres et Agatha Christie servant les meurtres comme d’autres les petits fours, le premier crime va rapidement se produire. Le public aura beau essayer de faire marcher ses petites cellules grises, il est peu probable qu’il puisse trouver le coupable, n’est pas Hercule Poirot qui veut ! Mais qu’importe puisque le divertissement et là, et avec lui, le coup de théâtre final doublé de cette surprise de voir le rire se mêler sans cesse à l’intrigue et aux soupçons. Ils sont huit, coupables de déclencher l’hilarité générale, à savoir Dominique Daguier, Sylviane Goudal, Stéphanie Hédin, Brice Hillairet (qui fait un festival), Pierre-Alain Leleu, Marc Maurille, Christelle Reboul ou Christine Bonnard et Pierre Samuel. Le public applaudissant, acquittera de façon unanime, en souhaitant visiblement une seule chose : la récidive. En effet, il y a fort à parier que vous ne demanderez qu’à vous laisser prendre à nouveau au piège de « La Souricière », tant le moment passé a été délicieusement agréable.

Philippe Escalier

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