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Le sillon international de Jean-Claude Gallotta

23 novembre 2009
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Entre la préparation de votre spectacle inspiré par Gainsbourg et la tournée du CCN en Russie, votre actualité est particulièrement chargée.
Cela tient à une chose : depuis le début de l’aventure à Grenoble, nous avons toujours eu une double ambition. D’une part, proposer de grandes créations, qui puissent fédérer autour d’elles un large public, et, d’autre part, mettre en place de petites formes, plus souples, plus mobiles, moins coûteuses, qui permettent d’aller à la rencontre d’autres publics, moins sensibilisés à la danse contemporaine. C’est la même chose à l’international. En Russie, nous allons présenter deux pièces que j’ai composées : L’Incessante, un solo pour une danseuse, et Sunset Fratell, un duo pour deux danseurs.

Parlons de la Russie. Qu’est-ce qui vous a intéressé dans ce pays ?
Depuis plusieurs années, nous avons de nombreux contacts avec la Russie. Avec L’Incessante et Sunset Fratell, ce sera, nous l’espérons, une vraie rencontre pour nous comme pour les habitants. Mais il y a autre chose. A l’instar de la France, la Russie mène depuis quelques années une politique volontariste en termes d’aménagement culturel du territoire. Elle est dans une perspective de défrichage. Il y a des grandes villes dotées de grands théâtres mais aussi des petites villes situées en plein désert culturel. Ainsi, nous allons présenter notre travail, à Ekaterinbourg, à Novossibirsk ou à Samara, là où il n’y a encore jamais eu de compagnies françaises de danse invitées. Et à Moscou, nous ne danserons pas au grand théâtre mais à celui de l’agence Tsekh qui regroupe les compagnies de danse russes contemporaines.

Cela s’inscrit dans votre démarche de partir à la rencontre des publics. Aller en Russie, c’est en quelque sorte faire un pas un peu plus grand.
Cela fait près de trente ans que nous creusons ce sillon à l’international. A chaque fois, ce sont les mêmes questions. Comment échanger ? Comment se parler ? Au Japon, nous avions une interprète, en Afrique, on se débrouillait avec les moyens du bord. Peu importe, au fond : avec la danse, on peut facilement trouver un dialogue. Avec le corps, on peut trouver un chemin. Avec la Russie, ce sera la première fois… Mais on espère qu’il y en aura d’autres. Revenir avec un grand spectacle, pourquoi pas, avec L’Homme à tête de chou ? Mais, plus encore, on souhaite que cela permettra de faire venir d’autres compagnies. C’est le « système » des ronds dans l’eau…

C’est-à-dire ?
A l’instar de la pierre que l’on jette dans l’eau, nous espérons que notre action provoquera des ondes qui vont se propager peu à peu. A nous de faire en sorte que ce soient des ondes positives.

 

Propos recueillis par Odile Lefranc, pour le magazine Culture Communication.
A retrouver sur le site du magazine.

 

Plus d’informations sur Jean-Claude Gallotta : http://www.gallotta-danse.com/

 

Voir aussi l’annonce de l’Homme à tête de chou sur Artistik Rezo.

 

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