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Les Misérables : le monument de Victor Hugo au Lucernaire

30 mars 2017
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DSF0697

Les Misérables

De Victor Hugo, adaptation scénique de Manon Montel

Mise en scène de Manon Montel

Avec Jean Valjean Stéphane Dauch ou Anatole de Bodinat (en alternance)

Mme Thénardier Claire Faurot

L’Evêque et Gillenormand Dov Cohen

Javert et Jean Prouvaire Jean-Christophe Frèche

Mr Thénardier et Courfeyrac François Pérache ou Xavier Girard (en alternance)

Marius Léo Paget

Cosette et Enjolras Cécile Génovèse

Fantine et Gavroche Manon Montel

Du mardi au samedi à 20h, dimanche à 18h

Tarifs : de 11 à 26 euros

Réservation en ligne ou par tél. 01 45 44 57 34

Durée :1h30

Le Lucernaire
53 rue Notre Dame des Champs
75006 Paris
M° Notre Dame des Champs, Vavin ou Saint-Placide

www.lelucernaire.fr

 DSF0697 copieJusqu’au 7 mai 2017

Quel défi ! Adapter le roman le plus populaire de la littérature française, trois tomes qui couvrent un siècle entier empli de personnages mythiques, en une heure trente ! Avec la qualité et le brio qui sont leur marque de fabrique depuis qu’ils se sont attaqués aux chefs-d’oeuvre du patrimoine, Manon Montel et la Compagnie Chouchenko ont adapté Les Misérables pour en extraire, au fil d’une dizaine de tableaux, la substance dramatique et la bouleversante humanité. Une réussite pour tous les âges !

 DSF0693Une oeuvre phare

« Ce livre est un drame dont le premier personnage est l’infini. L’homme en est le second ». Lorsqu’il commence la rédaction des Misérables en 1845, Victor Hugo rêve d’une oeuvre totale. L’histoire de Jean Valjean, ancien forçat condamné au bagne pour avoir volé du pain, ressuscité sous les traits de Monsieur Madeleine, généreux chez d’entreprise et maire de Montreuil-sur-Mer qui prend sous son aile l’orpheline et pauvre Cosette, après l’agonie de sa mère Fantine, a marqué notre inconscient collectif par les valeurs humaines, profondément républicaines, que défendait Hugo. Dans la société industrieuse et bourgeoise du 19° siècle, les faubourgs ouvriers regorgeaient de misère et la société, avant que Jules Ferry ne rende l’école obligatoire, condamnait d’avance les ignorants à se débrouiller seuls, quand elle ne les envoyait pas, pour un quignon de pain, au bagne ou en prison.

 DSF0604 bis photo bruno delord copieFocus sur les comédiens

Avec pour seul décor des ballots de foin dans une lumière crépusculaire, noyée dans l’atmosphère embrumée des barricades parisiennes de 1848, les dix comédiens prennent l’espace de main de maître, présents et convaincants, défendant leur personnages avec une force vitale tout à fait formidable. L’excellent Stéphane Dauch incarne en alternance avec Anatole de Baudinat Jean Valjean, dans sa rugueuse humanité et sa magnifique générosité ; l’accordéoniste Claire Faurot et François Pérache, en alternance avec Xavier Girard, interprètent les Thénardier, couple cupide qui maltraite la petite Cosette; Cécile Génovèse et Léo Paget sont adorables dans les rôles de Cosette jeune fille et de son amoureux Marius, et Dov Cohen (Bienvenu), Manon Montel (Fantine et Gavroche) complètent cette excellente et sobre distribution.

image copieUn découpage efficace

L’adaptation de la comédienne et metteur en scène Manon Montel se concentre sur les scènes essentielles : Valjean et son pendant le commissaire Javert, la solitude et souffrance de Fantine, mère célibataire disparue à 25 ans, la révolte de Marius, petit fils d’un grand bourgeois, contre son grand- père, l’insouciance et la gaieté de Gavroche qui gambade sur les barricades parisiennes quand siffle la mitrailles, les joutes d’étudiants qui accueillent Marius. Face public, ils font sonner la langue de Victor Hugo avec une diction parfaite, dans des scènes qui arrachent les larmes. Mais il a beaucoup de joie et de gaieté dans le spectacle, celle des jeunes gens aux idées visionnaires, qui ont soif de liberté et de justice, de celles qui ont causé l’exil du romancier à Guernesey. Un moment de théâtre inspiré, léger et grave à la fois, dans lequel les comédiens sont rois, après l’auteur, qu’ils portent haut sur le coeur.

Hélène Kuttner

[Crédits Photos : © Bruno Delord ]

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