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Rencontre avec Nhlanhla Mahlangu et S’yabonga Majozi (Phuphuma Love Minus)

31 mars 2017
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Phuphuma Love Minus

Avec Amos Bhengu, Celimpilo Ngidi, Jabulani Mcunu, Mbongeleni Ngidi, Mbuyiseleni Myeza, Mlungiseleni Majozi, Mqapheleni Ngidi, Saziso Mvelase, S’yabonga Majozi et Lucky Khumalo.

Du 25 mars au 2 avril 

Tarifs : 15€/20€ 

Réservation par tél. au 01 56 61 71 72

Durée : 1h15

Musée du Quai Branly – Jacques Chirac 
37, Quai Branly 75007 Paris
M° Alma-Marceau

www.quaibranly.fr

Nhlanhla Mahlangu, directeur de la compagnie, et S’yabonga Majozi, soliste, nous présentent Phuphuma Love Minus, une chorale composée d’hommes chantant a capella. Ils reviennent sur son style, entre héritage et modernité.


 DSC0081À quoi fait référence Phuphuma Love Minus, le nom de la chorale ?

Nhlanhla Mahlangu : Cela vient du nom de l’école primaire où les chanteurs se sont rencontrés. C’est là, dans cette école, qu’ils ont commencé à chanter. Ils avaient alors entre 6 et 11 ans.

S’yabonga Majozi : Si l’on cherche une traduction littérale à “Phuphuma love minus”, cela pourrait être les jeunes qui débordent d’amour.

Pouvez-vous nous parler du style de musique pratiqué par les Phuphuma Love Minus ?

Nhlanhla Mahlangu : Il s’agit de l’isicathamiya, la musique des travailleurs migrants. Les Zoulous étaient envoyés à Johannesburg pour creuser les mines à la recherche d’or. Il leur était interdit de se regrouper, de chanter ensemble. Cela a fait naître chez eux un sentiment de manque, de nostalgie de leurs danses, de leurs chants, de leurs foyers. Comme les chansons zoulous sont bruyantes et démonstratives, ils devaient se montrer très discrets. L’isicathamiya est donc né de la nécessité de se cacher pour chanter et danser, afin de ne pas être vus, ni entendus. Il en résulte une façon particulière de se mouvoir, d’évoluer dans l’espace. Ce genre qui s’est développé dans un contexte d’oppression est aujourd’hui un bel héritage, une fierté pour la nouvelle génération, celle des Phuphuma. Cette génération continue de faire face aux problèmes du racisme, de la ségrégation, de l’accessibilité à l’éducation, comme leurs grands-parents à l’époque. De toutes ces horreurs, les Phuphuma gardent un élément positif : la musique.

Pensez-vous que l’on puisse rapprocher l’isicathamiya des labour songs ?

Nhlanhla Mahlangu : Je pense que oui. Le contexte de travail forcé est le même et entraîne un besoin de chanter ensemble. Le rythme donné par les labour songs permettait une synchronisation des mouvements des travailleurs, avec une cadence marquée. Dans les paroles et les mouvements de certaines chansons de l’isicathamiya, on retrouve cette référence à l’action de travail. Cependant, les labour songs étaient chantées pendant le labeur, tandis que l’isycatamiya s’est développé dans les moments qui faisaient suite au travail.

S’yabonga vous êtes compositeur. Comment écrivez-vous les chansons ?

S’yabonga Majozi : De manière très naturelle, instinctive. Les sujets sont assez variés, certaines chansons parlent du VIH, du sida, d’autres du manque de leur famille.

Nhlanhla Mahlangu : Les thèmes ont évolué avec le contexte historique. Cependant, on retrouve toujours dans leurs chansons le sentiment de tristesse d’être loin de chez soi qui est propre à l’isicathamiya.

Ce style est marqué par une technique qui mêle le chant et la danse. Comment organisez-vous les différents tableaux du spectacle ?

Nhanhla Mahlangu : Le spectacle est chorégraphié, répété, mais il y a des éléments d’enchaînements qui sont propres à Phuphuma. Par exemple, tel mouvement initié par S’yabonga à une signification, tel autre mouvement en a une différente, et les membres de la troupe savent l’interpréter et agir en fonction.

S’yabonga Majozi : Et le fait de performer ensemble depuis des années rend cela fluide.

Propos recueillis par Joséphine Pannier Léonard

[Crédits Photos : © Phuphuma Love Minus]

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