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Shiraz Pertev au théâtre du temps : « la corde me relie à l’inaccessible »

3 octobre 2014
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Blue Gun
Performance poétique

Création et Mise en scène: Sheraz Pertev
Création Lumière: Nicolas Lampin


Jusqu’au 5 octobre 2014 à 20h30

Tarifs : entre 10€ et 16€

Théâtre du temps
9, rue Morvan, Paris 11ème
M° Voltaire

Jusqu’au 5 octobre 2014

Shiraz Pertev écrit et met en scène Blue gun, une explosion poétique et intimiste d’émotions sombres et multicolores, à la frontière de la danse, du butô, du théâtre et du cirque. Elle les raconte en solo, parfois sur une corde lisse, et  elle rencontre Artistik Rezo, juste après une représentation.

Comment décririez-vous le personnage qui donne vie à Blue gun sur cette scène du théâtre du Temps?

C’est un personnage évanescent, fluide et pailleté. Une vieille dame ridée qui étincelle de paillettes bleues et violettes. C’est un personnage qui se souvient de sa difficulté à vivre. Elle sourit, près d’un lampadaire.

Racontez-nous la naissance de Blue Gun, de l’idée initiale jusqu’à la forme qu’il prend aujourd’hui.

Blue Gun est né d’un mélange entre des textes que j’ai écris pendant plusieurs années, et un stage que j’ai fait avec Ludor Citrik, qui m’a rapproché de l’élément eau.
Au début, Blue Gun était beaucoup plus agressif dans l’énergie, plus glauque. Avec le temps, il s’est beaucoup adoucit.

Une dimension très existentielle se dégage de vos textes et de l’intensité de votre performance: cette dimension caractérise-t-elle aussi votre rapport à l’art?

Disons que mes créations découlent en général d’une nécessité, de moments où on se dit : “soit je fais de l’art, soit je suis foutue”.

Comment êtes-vous venue à l’art, et plus particulièrement à la corde lisse?

L’art m’est tout d’abord venu par l’écriture et le dessin. L’approfondissement s’est fait à l’adolescence. La corde ? C’est venu après mon engagement dans la lutte anti-CPE, à l’université. J’avais besoin de quelque chose qui fasse rêver, monter dans les airs. J’avais aussi besoin de quelque chose de physique, pour se défouler. Il fallait défouler la rage.

Dans la phase de création, qu’est-ce qui a déterminé le choix des disciplines artistiques invoquées au fil de la performance?

Il n’y a pas tellement eu de choix…si, peut-être la corde, elle me relie à l’inaccessible : Dieu et son Amour. La danse exprime ses états d’âme. Le texte est là pour l’aider à se confronter à la dureté de la vie.

Comment les émotions violentes et  les questionnements que traverse ce personnage, résonnent avec vous, Shiraz Pertev?

C’est compliqué de répondre, surtout après une représentation. C’est compliqué parce que c’est un personnage qui vient vraiment des tripes, autant dans le sens propre que dans le sens figuré.
C’est une pièce qui me bouleverse, c’est pas facile à gérer, mais j’essaye de garder les nerfs solides.

C’est un personnage auquel je tente de m’investir au maximum, et c’est aussi un personnage qui n’existe pas dans le monde concret, ou qui ne cherche pas “à faire beau”. C’est un personnage qui met les pieds dans le plat, se salit de manière maladroite et qui passe son temps à chercher. Où est la satisfaction là-dedans, je ne sais pas!

Blue gun, c’est une heure très intense, très rythmée, qui tient le public du début  à la fin: où puisez-vous toute cette énergie et cette présence scénique?

L’énergie, je la puise déjà dans le repos qui a précédé la performance. Ensuite, c’est l’instant présent. Je me dis “c’est maintenant ou jamais”.

L’énergie en question passe essentiellement par le language corporel – pourquoi le corps est-il aussi central dans votre performance?

Le corps a été le moyen d’expression que j’ai le plus exploré ces dernières années :
le cirque et la danse butô. J’aime ce rapport concret du corps : cette matière plus ou moins souple, plus ou moins difficile à maîtriser, imprévisible. Et la dimension de prise de risque y est particulièrement forte.


Propos recueillis par Lydie Mushamalirwa

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