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L’Affaire Dominici au Théâtre de Paris

2 juin 2010
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La pièce se déroule dans l’espace clôt et austère d’une salle de tribunal. Sur le banc des accusés, Gaston Dominici, entouré de policiers, est assisté d’un avocat plus spirituel que réellement efficace. Face à eux, un juge et les avocats de la partie civile. Ces derniers, plus enclins à suivre l’outrecuidance de leurs convictions socioculturelles au détriment de la recherche de la vérité, balaient avec une froide détermination les incohérences d’une enquête policière bâclée.

A la barre des témoins vont se succéder les protagonistes de cette sordide histoire : en 1952, dans la nuit du 4 au 5 août, trois Anglais, Jack Drummond, sa femme Anne et leur fille  Elizabeth, sont sauvagement assassinés près de leur voiture, à proximité de La Grand’Terre, la ferme de la famille Dominici, sur la commune de Lurs, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Pour statique qu’elle se présente, la mise en scène de Robert Hossein participe du sentiment pesant d’injustice qui émana de ce procès. Pourtant, assure ce dernier en début de « séance », les réquisitions comme les minutes du procès sont restituées au spectateur dans toute leur intégrité. Raison de plus sans doute pour avoir un jugement parfaitement tranché sur la culpabilité présumée de l’accusé. La question de l’emballement de la machine judiciaire fait alors échos de sinistre mémoire, à une affaire plus contemporaine… De fait, à vouloir un coupable à tout prix, on se convainc du pire au détriment de la vérité.

Si le patriarche Gaston Dominici fut accusé du triple meurtre, condamné à mort puis finalement gracié en 1960 par le général de Gaulle, les preuves irrévocables accusant tel ou tel membre de la famille Dominici ou même un étranger, ne furent jamais apportées. Et c’est bien là le drame de toute cette affaire.

On ressort abasourdi et frustré de cette salle d’audience. Si bien qu’à posteriori, le jeu impeccable des acteurs et notre jugement par trop convaincu de l’innocence de Gaston Dominici, pourrait nous faire douter de la subjectivité du metteur en scène quant aux choix des arguments  mis en scène ici… Evidence s’il en est, que l’absence de preuve est toujours dommageable même cinquante ans après.

Karine Marquet

A découvrir sur Artistik Rezo :
L’Affaire Seznec au Théâtre de Paris

L’Affaire Dominici

De Marc Fayet

Mise en Scène de Robert Hossein
Assistante mise en scène : Catherine Gondran

Avec Pierre Santini, Pierre Dourlens, Yannick Debain, Gérard Boucaron, Serge Maillat, Jean-Paul Solal, Frédéric Anscombre, Jenny Bellay, Henri Deus, Luc Florian, Dominique Gould, Pierre Hossein, Vincent Labie, Géraldin Masquelier, Danik Patisson, Jean Antolinos, Maurice Patou et  Dominique Roncero

Décor : Christian Vallat // Lumières : Jacques Rouveyrollis – Christian Bréan
Costumes : Martine Mulotte

Jusqu’au 29 juin 2010
Du jeudi au samedi à 20h30
Le samedi à 16h30
Le dimanche à 15h30
Représentation exceptionnelle le 29 juin à 20h30

Tarifs : 46 € // 36 € // 26 € // 17 €

Théâtre de Paris
15, rue Blanche
75009 Paris
M° Trinité, Blanche ou Saint-Lazare

www.theatredeparis.com

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