Un « Cut » à couper le souffle
Cut D’Emmanuelle Marie Mise en scène de Christine Massa Avec Stéphanie Quint, Tanya Mattouk, Aloysia Delahaut en alternance avec Aude Macé, Olivier Bordin Du 21 mars au 22 avril 2017 Tarifs : 8 € – 15 € Réservation par tél. au 01 40 05 06 96 Durée : 1h La Reine Blanche |
Du 21 mars au 22 avril 2017 Au théâtre La Reine Blanche, Christine Massa met en scène « Cut » d’Emmanuelle Marie. Ce quatuor prend à bras le corps la relation entre la femme, son entrejambes et une société qui le stigmatise, le dissimule et le colonise. Abordé sur le mode d’un cabaret rock, « Cut » libère le rire féminin. Dans la mise en scène de Christine Massa, cette succession de sketches révélateurs surgit telle une partition vocale et musicale, insolente et irrévérencieuse, qui provoque des rires libérateurs d’une qualité absolument unique chez les femmes, très largement majoritaires dans le public. Ce sont pourtant les hommes qui peuvent ici faire quelques découvertes et qu’il faudrait inciter avant tout à voir « Cut », puisque c’est une œuvre qui possède la force d’agir directement sur leur perception des femmes, et donc sur l’avenir de tous. « Serre tes fesses et prie! » « Serre tes fesses, serres tes jambes, serre tes dents et prie ! » Les jeunes filles en entendent de belles, de la part de leurs mères… Pas toutes, mais sans doute sont-elles plus nombreuses à se faire traiter de « sorcière! salope! sorcière! » qu’on ne veut le croire. Avec « Cut », l’écriture d’Emmanuelle Marie est toute aussi musicale. Les différentes metteuses en scènes de « Cut »depuis la création en 2001 ne se sont pas privées de jouer sur la joute, mais Christine Massa fait un pas salutaire vers une abstraction qui clarifie ces témoignages (sont-ils fictifs ou authentiques ?) et les fait résonner avec d’autant plus de clarté. Le rock libère la parole Massa construit son spectacle sur une création rock du groupe Faith & Spirit qui embarque les interprètes dans une performance physique engagée. Le rock libère la parole et les esprits, mais empêche tout racolage, même quand les comédiennes entonnent un éloge de la masturbation. Ce « Cut » confine au concert théâtral, et la présence d’un comédien comme pôle masculin donne plus d’acuité encore à l’interprétation combattive de Stéphanie Quint, Tanya Mattouk et Aloysia Delahaut. Un uppercut théâtral d’une intelligence poignante. Thomas Hahn [Crédits Photo : © Fabrice Houessou ] |
Articles liés
Kyab Yul-Sa transcendent les fondements de la musique tibétaine : concert de lancement au Studio de l’Ermitage
Le trio Kyab Yul-Sa, lauréat du Prix des Musiques d’Ici 2021, révèlera “Murmures d’Himalaya” son nouvel album à l’occasion de sa sortie le 26 avril 2024 chez Nangma Prod / Inouïe Distribution. Cet opus sera présenté le jeudi 23...
“Our Way”, le nouvel album du trio mythique du Jazz, Helveticus, sort le 24 mai
Quatre ans après « 1291 », voici le deuxième album du trio suisse Helveticus, formé de trois musiciens exceptionnels de trois générations différentes et issus de trois régions différentes de la Suisse. Si le premier album a été enregistré dans l’urgence...
“La Danseuse” : Justine Raphet met en lumière la toxicité des relations amoureuses
La Danseuse traite des relations amoureuses toxiques et de l’emprise au sein du couple en s’intéressant au parcours de vie de Noé et à sa relation amoureuse avec Adèle. Noé, jeune danseur, ne se sent pas en phase avec le...