Une Cerisaie trop sage par les tg STAN
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La Cerisaie D’Anton Tchekhov Un projet de et avec Jusqu’au 20 décembre 2015 Tarifs : de 14 à 29 € Réservation en ligne Durée : 2h La Colline M° Gambetta |
Dans un décor de bric et de broc qui évoque la peinture impressionniste d’un monde russe en décadence, le collectif flamand nous donne une lecture de La Cerisaie contemporaine, drôle et charmante. Ce n’est peut-être pas suffisant pour nous plonger dans le tragique vertige d’une poignée de bourgeois trop tournés sur eux-mêmes pour constater la violence du monde qui bascule.
Un monde qui bascule Sublime pièce que La Cerisaie écrite au crépuscule de sa vie par Anton Tchekhov, qui raconte la vente aux enchères d’une maison dans une cerisaie de 1 000 hectares appartenant à une femme généreuse et dépensière qui n’a plus le sou pour l’entretenir. C’est finalement un moujik, le marchand Lopakhine, qui en deviendra propriétaire, abattant les arbres fleuris pour en faire des datchas en location. Comment jouer la pièce aujourd’hui, pour en faire ressortir les déchirements sans tomber dans une nostalgie dépressive avec samovar et larmes slaves ? Les tg STAN, adeptes d’un théâtre de la complicité avec le public, sans dogme ni convention, brisent le quatrième mur. Les personnages, Lioubov Andréïevna, jouée par Jolente De Keersmaeker (propriétaire de la cerisaie), et le marchand Lopakhine (Frank Vercruyssen), débarquent des gradins pour se poser comme en apesanteur dans un décor ouvert, en friche. On sent que le collectif a profondément étudié la pièce, travaillant sur les affects de chaque personnage à travers les strates et les failles de dialogues troués par les silences. Aux comédiens du collectif se sont adjoints de très jeunes acteurs qui apportent tous une musique particulière, une manière à eux d’interpréter les personnages. Et pourtant, cette lecture trop sage peut-être, trop respectueuse, ne parvient pas à traduire l’acuité des passions en présence. Y manque le poids de l’Histoire, son lot de frustrations sociales et ses dogmes de castes qui empêchaient les uns de vivre et les autres de rire ou souffrir dans cette Russie tsariste. Danse Certes, le moment de danse frénétiquement rock suspend notre attention au moment de la vente, et l’on est saisi par le contraste entre cette légèreté aristocratique et la lourdeur de l’acte qui prend la forme d’une liquidation. Frank Vercruyssen convainc par son ambivalence et sa révolte d’homme du peuple, sobre et solitaire. Mais on a peine à se laisser émouvoir par les autres comédiens, trop démonstratifs, trop discrets ou trop comiques. Le spectacle déroule ainsi ses longues séquences sans qu’il ne dérange trop une connivence tranquille, entendue. Dommage. Hélène Kuttner [Photos © Koen Broos] |
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Du réel, du rêve, de la légèreté sans trop d’histoire



