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La Brigade des Tigresses

27 janvier 2011
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Un vent de folie va souffler sur cette “Brigade des Tigresses” lorsque la mère de la maîtresse de maison débarque sans invitation. Un choc entre une maman coincée et ces drôles de dames survoltées fait des étincelles, au point de mettre le feu aux poudres. Personne ne sortira indemne des griffes de La brigade des Tigresses. Une pièce drôlement sexy !

 

Au lendemain de la première, Gilles Gressard, l’auteur, et Marion Game, qui interprète le personnage de la mère de la maîtresse de maison, accordent un entretien à Artistik Rezo concernant leur vision de la pièce, et le déroulement de leur travail.

 

 

– Comment décririez-vous, en quelques mots, cette pièce ?

 

– Marion Game : Cette pièce c’est du second degré, de l’humour, du charme, avec un peu d’absurde. Ce n’est pas une pièce au premier degré, où il y a des situations à défendre, c’est une pièce d’humeur intelligente, culottée, charmante et drôle.

 

– Gilles Gressard : C’est un café théâtre de luxe, à l’instar de ce qu’on pu faire les gens du théâtre du Splendid. Avec cette pièce on amène un décor, un casting assez conséquent, un style de théâtre un peu plus chiadé, plus écrit que le one man show.

 


– Marion Game, vous interprétez une mère bourgeoise, coincée, qui pourtant va nous étonner. Comment vous êtes-vous appropriée ce personnage?

 

– Marion Game : Le rôle je l’ai ramené à moi. A la base, pour interpréter ce personnage, il faut une femme plus représentante de la bourgeoisie, ce que je ne suis pas. Mais comme je plonge directement dans la sournoiserie, dans le clin d’œil, on adhère, je crois, à ce que je suis moi. Bien que je ne sois pas l’actrice idéale pour interpréter une femme de la bourgeoisie, car, dans l’emploi, ne le dissimulons pas plus longtemps, je suis quand même plus près de Nadine de Rotschild que de Madame de Fontenay (rires).

 

 

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– Parlez-nous de Geneviève …

 

– Marion Game : C’est un bonheur d’interpréter ce personnage : elle a toujours une oreille qui traine, elle s’impose sur un coin de chaise. Elle existe, même en dehors de ses répliques. J’aime beaucoup la phrase de Tania Palachova « Au théâtre on doit parler quand on ne peut plus faire autrement ». Je trouve que cela résume très bien mon personnage. Quelque chose lui est tombé dans l’oreille, elle l’a écouté, elle l’a entendu, et ça va lui permettre de réagir. Les temps, les silences, les regards, les intentions c’est beaucoup plus important que ce qu’on va dire, qui n’est que la résultante de tout ça.

 

 

– Comment vous êtes-vous retrouvés à monter cette pièce ensemble ?

 

– Gilles Gressard : J’ai eu envie de m’échapper, de me faire plaisir en écrivant cette pièce. Après l’avoir écrite, je l’ai envoyée à une amie qui s’est mise à hurler de rire : « c’est soit le bide du siècle soit le triomphe du siècle mais il n’y aura pas de milieu ». J’ai décidé de la monter peu après.

 

– Marion Game : On a commencé il y a un bon mois, mais on ne savait pas où on allait. Quand j’ai eu la pièce dans les mains je me suis dit : je fais quoi avec ce rôle ? Cette femme était tellement décalée de moi.

 

– Gilles Gressard : Ca ne s’est pas décidé tout de suite mais quand Marion a lu, ça a été le coup de foudre. Il fallait quelqu’un qui puisse donner une présence à ce personnage capital, même lorsqu’il est en retrait.

 

 

– Le sujet, à savoir la libération sexuelle des femmes, n’est pas cantonné à la bourgeoisie en fait, pourquoi donc placer cette pièce à Neuilly chez des quarantenaires ?


– Marion Game : Il ne connaît pas les pauvres, c’est pour ça (rires) !

 

– Gilles Gressard : Il se trouve que je déteste un certain théâtre aujourd’hui, malheureusement fait par de jeunes troupes, où, bien que les situations soient drôles, le vocabulaire est parfois assez pauvre. Les gens qui finissent leurs phrases aujourd’hui sont ceux qui ont une certaine culture. Je voulais retrouver le plaisir d’entendre la langue de Guitry. Bien sûr, je ne suis pas Guitry, je ne suis pas Françoise Dorin, mais je me suis dit « je veux ce plaisir ». La raison première pour laquelle j’ai voulu choisir ce milieu, c’est que je voulais des femmes qui s’expriment bien. Elles ont bu, elles ont fumé des pétards, mais elles ont du vocabulaire. Il existe par ailleurs des choses très spécifiques à ce milieu, qui reste encore un peu coincé.

 

 

Avez-vous trouvé cela difficile, en tant qu’homme, de parler de la libération sexuelle des femmes ?


– Gilles Gressard : Absolument pas, parce que j’ai une part de féminité en moi, que je revendique, que j’aime, qui n’est pas du tout la même que les femmes mais qui me met à l’écoute. J’ai un rapport d’empathie avec ceux qui m’entourent, et pour mes meilleurs amis, il y a souvent un – e – à la fin. Et je crains la venue d’une ou deux qui me diraient « ce n’est pas moi qui dit ce genre de choses ? » ?

 

 

– Comment avez-vous vécu cette première représentation ?

 

– Marion Game : Hier soir, il y avait des bonnes énergies, une bonne humeur, on avait envie de faire plaisir au public. C’est comme ça que ça se passe le théâtre de boulevard. Je suis dans une modernité et j’en suis ravie.

 

 

Propos recueillis par Sophie Thirion.

 

 

La brigade des Tigresses
De Gilles Gressard 
Mise en scène par Eric Henon
Avec : Marion Game, Anjaya, Virgine Ledieu, Laura Prejean 

A partir du 19 janvier 2011
Du mardi au samedi à 21h30
Informations : 08 92 35 00 15

Théâtre le Temple
18 Rue du Faubourg du Temple
75011 Paris
Métro République

 

www.theatreletemple.com

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