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Daniel Russo – interview

24 avril 2013
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Daniel Russo

Daniel, comment le théâtre est-il arrivé dans votre vie ?

Après avoir fait l’Ecole Boulle, je suis devenu décorateur d’intérieur, métier que j’ai exercé quatre ans. En même temps, j’étais guitariste dans un groupe. A cette époque donc, j’ai décoré l’appartement de Robert Lamoureux. Il a trouvé mon travail formidable et m’a invité à le voir jouer au théâtre. Bien sûr, je connaissais cet immense talent à travers le cinéma et la télévision mais je n’étais jamais allé au théâtre. Quel choc ! Stupéfié par les rires du public, j’ai trouvé ça extraordinaire… et immédiatement ressenti le besoin de changer de vie. A l’époque, je me relevais d’un accident (je suis tombé d’un arbre en faisant Tarzan !) qui m’a obligé à réapprendre à parler. De cours de diction aux cours de théâtre, il n’y eut qu’un pas à franchir. Je suis entré à la rue Blanche et au Conservatoire . Ensuite, Jacques Fabbri mon professeur, m’a engagé dans sa compagnie. Et tout a commencé.

Vous avez tout de suite intégré le monde de la comédie tant au théâtre qu’au cinéma. Par choix ?

Ce sont mes professeurs de théâtre qui m’y ont dirigé car, même en passant Ruy Blas, je faisais rire, par ma manière d’amener les choses, à cause de mes intonations. Ensuite, je n’ai jamais eu de rôle dramatique jusqu’au Garçon d’orage de Jérôme Foulon. J’ai eu la chance que le film plaise et m’ouvre les portes de ce registre.

 
Qu’est-ce qui guide vos choix de spectacles ou de films ?

J’essaie d’appeler des gens avec qui j’ai envie de travailler ou de retravailler mais en fait, je me laisse aller au gré des événements. Je ne crois pas au plan de carrière ça n’existe pas tant il y a d’aléas. Certes, j’aimerais qu’on me propose à nouveau un beau texte sur des sujet qui me touchent personnellement comme dans Le Viol ou 93 rue Lauriston mais je me laisse avant tout porter comme la plume dans le vent. Quelqu’un m’a arrêté un jour dans la rue en me disant « j’adore vos choix », ça m’a fait un plaisir fou. Je me suis rarement trompé… quand j’avais le choix. Car pour vivre, il me fallait travailler. Aussi, je ne revendique pas tout. Cependant, même ces choses de moindre qualité que j’ai pu faire m’ont amené à rencontrer des gens bien et c’est comme ça que la toile s’est tissée.

Quel est le pire souvenir de votre carrière ?

Depuis que je suis dans ce métier, ma vie a changé dans un tel bon sens qu’en fait je n’en ai pas… hormis la perte d’amis. Jacques Villeret, mon frère de cœur, parrain de ma fille, me manque beaucoup. On se voyait trois ou quatre fois par semaine. On passait nos vacances ensemble. Et le départ de Bernard Giraudeau, de Marcel Bozzuffi… qui m’ont un peu rendu orphelin. Sinon, à part ça rien n’est important.

 
Jamais en détresse sur un plateau ?

Non jamais… mis à part avec des gens qui se la pètent un peu ou sont trop nombrilistes mais ils ne posent pas de vrais problèmes car je les ignore. D’ailleurs ils disparaissent vite. Villeret appelait ça des « acteurs Kleenex ».

Et votre meilleur souvenir ?

Ça, j’en ai beaucoup. Le premier remonte au temps où je me suis présenté à l’audition pour entrer au Conservatoire sans personne pour me donner la réplique. Je ne sais pas pourquoi, j’en ai parlé à la gardienne. Elle m’a dit «  demandez au garçon à-bas, c’est le plus gentil ». C’était Villeret… et on ne s’est plus quittés ! Un autre ? J’ai poussé Giraudeau, à entrer au Conservatoire en même temps que moi… et on s’est retrouvés premier et deuxième prix tous les deux sur scène deux ans après ! De toute façon, chaque jour qui passe est pour moi un jour de bonheur !

Quelles sont vos impressions sur « Hier est un autre jour » ?

La pièce est maline. Elle dépoussière totalement le boulevard. Il y a un autre ton, nouveau, frais. Si mon rôle, intense et m’obligeant à rester d’une vérité totale et au top d’un bout à l’autre, est éreintant -j’avoue dormir entre les deux représentations du samedi- c’est une bouffée d’oxygène tant l’ambiance entre nous, les comédiens, est formidable, tant elle est réussie et tant le public rit. Bref, l’aventure est magnifique !

Propos recueillis par Caroline Fabre

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