0 Shares 2934 Views

Monumenta 2012 – Daniel Buren

31 mai 2012
2934 Vues
Monumenta 2012 - Daniel Buren

Monumenta est une fête populaire d’art contemporain à laquelle tout le monde est convié ! Pour une somme modique, vous pouvez contempler, visiter et parfois même explorer une œuvre aux dimensions…. monumentales, presque chaque année (à part en 2009, où Monumenta fut remplacé par La Force de l’art).

Cette année, c’est donc Daniel Buren, célèbre adeptes des rayures et des oeuvres in situ qui a réalisé  l’événement. A Paris, il est surtout connu pour son œuvre Les Deux plateaux au Palais Royal, (ses célèbres colonnes), sujet ponctuel de controverses dans le milieu artistique. Pour Monumenta, il a concocté Excentrique(s), une installation colorée et pour le moins… étrange.

Buren, on l’aime ou on le quitte, résolument. L’homme ne s’embarrasse pas de grands discours, pour asseoir un art conceptuel que d’aucuns jugent creux et non-avenu. Ici on ne pourra malheureusement que donner crédit à ses détracteurs tant le plasticien, en voulant « culbuter » le concept de Monumenta, rate son projet et par là-même, le cœur du public. Plus que l’œuvre-même, c’est de la comparaison avec les autres éditions qu’Excentriques(s) souffre. En effet, Buren a souhaité déplacer l’entrée de l’événement du milieu de la nef principale, à son extrémité nord, afin de casser l’appréhension immédiate de la spatialité du Grand Palais. Le visiteur découvre donc progressivement une juxtaposition de cercles rouge jaunes, verts et bleus transparents, montés sur des portiques sous lesquels il déambuleras librement. Ces quatre couleurs (les seules disponibles dans la matière plastique choisie) colorent donc naturellement, de par la lumière du site, le sol. Les 1’300 pieds qui les soutiennent sont naturellement ornées des célèbres rayures Buren. Mais pourquoi diable choisir de plafonner ce dispositif à 2,5 mètres ? L’effet est étouffant, et vise certainement à « casser » la monumentalité du site. Investir un lieu en le prenant à contre-pied, pourquoi pas ? Mais on ne peut se défendre d’une vague impression de vacuité, d’autant que l’oeuvre perd une grande partie de son intérêt en l’absence de soleil.

La partie réellement intéressante de l’installation se trouve au centre dans la « clairière ». La coupole est partiellement recouvert de plastique bleue, et vient se refléter dans une succession de miroirs au sol, rapidement ternis par les pas des visiteurs. L’effet est cependant de loin le plus intéressant.

On finit de parcourir le dispositif en s’interrogeant sur la trame sonore, compilation de chiffres liés à l’installation en quarante langues différentes. Soit.

En résumé, Excentrique(s) en décevra plus d’un, surtout au regard des autres Monumenta. Pour une grande fête populaire, accessible au plus grand nombre, on aurait aimé une création moins conceptuelle, mais surtout, plus recherchée.

Mathilde de Beaune

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=Joq16z-MEBM[/embedyt]

A découvrir sur Artistik Rezo : 
le bilan de Monumenta 2012

Daniel Buren – Excentrique(s)

Tous les jours (sauf le mardi) :
de 10h à 19h le lundi et le mercredi
de 10h à minuit du jeudi au dimanche

Plein tarif : 5 € // Tarif réduit : 2,50 €

Grand Palais
Nef – Porte Nord
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
M° Champs-Elysées Clemenceau ou Franklin Roosevelt

www.monumenta.com

Articles liés

“LGBT COMEDY CLUB”, le dernier né “Absolutely”, célèbre l’humour LGBT+ sous toutes ses formes !
Agenda
27 vues

“LGBT COMEDY CLUB”, le dernier né “Absolutely”, célèbre l’humour LGBT+ sous toutes ses formes !

Depuis cinq ans, les plateaux d’humour “Absolutely” mettent en lumière la nouvelle génération du rire, tous styles et âges confondus. Des spectacles éclectiques, où se côtoient le stand-up, la magie, et les sketchs à personnages… Ce vendredi, c’est avec...

Jewly, une artiste sans filtre
Agenda
132 vues

Jewly, une artiste sans filtre

Rencontre avec Jewly à l’occasion de la sortie de son nouvel album “Rebellion”. Qu’est ce qui t’a donné envie de faire de la musique et de monter sur scène ? La musique s’est plutôt imposée à moi en fait....

“Reines” : le premier long-métrage de Yasmine Benkiran au cinéma le 15 mai
Agenda
87 vues

“Reines” : le premier long-métrage de Yasmine Benkiran au cinéma le 15 mai

Casablanca, Maroc. Zineb s’évade de prison pour sauver sa fille de la garde de l’État. Mais les choses se compliquent rapidement lorsqu’elle prend en otage la conductrice d’un camion, Asma… La police aux trousses, les trois femmes se lancent...