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L’Espagne entre deux siècles – De Zuloaga à Picasso – 1890-1920 – Musée national de l’Orangerie

1 septembre 2011
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Musee de l'Orangerie


L’exposition « 50 ans d’art espagnol. 1880-1936 » (musée des Beaux-Arts de Bordeaux, 1984), puis celle organisée conjointement par le musée des Beaux-Arts de Nancy et le musée Goya de Castres, en 1995 : « De Fortuny à Picasso. Trente ans de peinture espagnole, 1874-1906 » ont montré que, contrairement à des idées reçues, il n’y avait pas de grand vide entre Goya et Picasso, mais une belle continuité. Plus récemment, durant l’été 2011, la Fondation de l’Hermitage à Lausanne, sous le titre « Modernismo. De Sorolla à Picasso. 1880-1918 », s’est inscrite dans cette suite d’expositions mettant en lumière les principaux représentants de l’art espagnol au tournant des deux derniers siècles.

Par coïncidence, à peu près au même moment, pour remplacer l’exposition Frida Kahlo, prévue initialement en octobre 2011 (et reportée à octobre 2013), était préparé ce projet avec Pablo Jiménez Burillo, directeur de la Fundacion Mapfre, commissaire en 2008 de L’Espagne 1900 (Madrid, Fundacion Mapfre), apportant par là même une nouvelle pierre à l’édifice de reconstruction d’une histoire dont la richesse n’est pas épuisée.

En France, plus qu’ailleurs, la mémoire de cette période de l’art espagnol aurait pu se conserver. L’Espagne, cette proche voisine, teintée d’exotisme, a toujours suscité de ce côté des Pyrénées un fort attrait, comme en a témoigné l’intérêt des romantiques, celui de Manet pour Velázquez, et celui des musiciens, comme Bizet ou Ravel, pour ne citer qu’eux, qui y trouvèrent leur inspiration. Mais, plus encore c’est l’étroitesse des relations entre artistes espagnols et français qui aurait pu entretenir cette mémoire. Or, à l’exception de Sorolla qui eut les honneurs d’expositions récentes à Paris, la plupart des artistes comme Zuloaga, Camarasa, Mir, Pinazo, Rusiñol, Echevarría, Sunyer, Solana, célèbres en leur temps, ont vu leur notoriété reculer. Sans doute, une histoire de l’art fondée sur l’idée de progrès, qui prévalait encore voici quelques années, a-t-elle laissé dans les marges des expressions artistiques moins réductibles à l’orthodoxie de la modernité.

À l’exception de Mir et de Pinazo, tous ces artistes ont séjourné à Paris, participé aux Salons, exposé dans les galeries Vollard, Durand-Ruel et ont côtoyé Picasso, Miró, Gris, Dalí. Venus comme eux d’Espagne dans les mêmes années, attirés comme eux par cette nouvelle Rome, Paris capitale de la nouvelle peinture, ils devaient devenir les meilleurs représentants des avant-gardes européennes. Cette génération, celle de 1898, celle d’une Espagne marquée par une crise profonde, vient chercher à Paris un milieu propice à la création, à l’invention. Cependant comme le montre le parcours de l’exposition, conçue sur l’axe double d’une Espagne noire, dont Zuloaga et Solana sont les représentants et d’une Espagne blanche magnifiée par la palette de Sorolla, ces artistes conservent dans leurs excès, comme dans certains thèmes, un certain goût du réalisme, traduit dans un langage qui leur est propre, reflet d’une identité irréductible, sans laquelle on ne saurait comprendre Picasso.


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L’Espagne entre deux siècles – De Zuloaga à Picasso – 1890-1920

Commissaires : Marie-Paule Vial, directrice du musée national de l’Orangerie
Pablo Jiménez Burillo, directeur général de l’Instituto de Cultura, Fundacion Mapfre

Du 7 octobre 2011 au 9 janvier 2012
Tous les jours, sauf le mardi et le 25 décembre, de 9h à 18h (évacuation à 17h45)

Vernissage jeudi 6 octobre, de 18h30 à 21h30
(sur invitation)

Visites-conférences (durée 1h30 – sauf jours fériés)
Du 15 octobre au 8 janvier 2012, mercredi à 16h15 et samedi, dimanche à 11h
Ateliers (8/12 ans)
Les mercredis 26 octobre, 2, 9 et 23 novembre, 7, 14, 21 et 28 décembre 2011 et le mercredi 4 janvier 2012
à 15h / Lumières de l’Espagne

Cycle de conférences dans l’auditorium
– Date à venir / L’Espagne entre deux siècles : présentation de l’exposition
– Mercredi 2 novembre à 18h30 / Histoire de l’Espagne au tournant des XIXe et XXe siècles
– Mercredi 16 novembre à 18h30 / Picasso, Miró, Dalí et les autres
– Mercredi 23 novembre à 18h30 / Histoire de la peinture espagnole de Velázquez à Goya y Lucientes
– Date à venir / La Bohème littéraire espagnole de la fin du XIXe au début du XXe siècle : d’un art de
vivre à un art d’écrire

Plein tarif : 7,5 € // tarif réduit : 5 €

Musée de l’Orangerie
Jardin des Tuileries
75001 Paris
M° Concorde

[Visuel : Exterior of Musée de l’Orangerie in Paris. Date : septembre 2008. Travail personnel de Homonihilis. Licence Creative Commons Paternité – Partage des conditions initiales à l’identique 3.0 Unported]

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