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Cézanne, Matisse, Picasso… L’aventure des Stein

20 juin 2011
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Gertrude Stein

L’exposition revient sur l’histoire de cette famille hors norme. Elle éclaire l’importance de son patronage pour les artistes et montre comment elle a contribué à imposer une nouvelle norme en matière de goût dans l’art moderne, à travers : le regard de Léo sur les sources de la modernité, ainsi que ses échanges avec les intellectuels de l’époque ; l’amitié de Gertrude avec Picasso ; les liens de Sarah avec Matisse ; les projets échafaudés par Gertrude avec les artistes dans les années 20 et 30…

Cette importante manifestation réunit un ensemble exceptionnel d’oeuvres des différentes collections des Stein : Renoir, Cézanne, Picasso, Matisse, Manguin, Bonnard, Vallotton, Laurencin, Gris, Masson, Picabia….

The Big Four. Léo Stein, jeune américain fasciné par l’art européen, s’installe à Paris en 1902 et élabore une théorie esthétique qui le guidera pour construire sa propre collection : Manet, Degas, Renoir et Cézanne constituent le socle fondateur de l’art moderne.

Une modernité classique. Léo est rejoint par sa soeur Gertrude puis par son frère Michael et son épouse Sarah. Leurs premières acquisitions ressortent d’un goût pour une modernité classique dans la lignée de Manet et de la grande peinture italienne, mêlée d’une certaine fascination pour la Bohême artistique (thème de l’atelier) : Manguin, Vallotton, Maurice Denis…. Ils acquièrent notamment leurs premiers Picasso de la période bleue et rose.

La révélation « fauve ». Léo achète La Femme au chapeau, toile de Matisse qui a fait scandale au Salon d’Automne de 1905. Une acquisition emblématique de l’audace de la collection Stein, placée sous le signe de l’avant-garde. Sarah acquiert ensuite La Raie verte de Matisse, autre chef-d’oeuvre incompris de la salle mythique des Fauves.

Le Salon de la rue Fleurus. « Stein ne voit en ce moment que par deux peintres, Matisse et Picasso ». Apollinaire, 1906. Michael et Sarah Stein habitent avec leur fils Allan au 58 de la rue Madame tandis que Gertrude et Leo sont installés au 27 rue de Fleurus. Ces deux lieux deviennent des salons prisés du Tout-Paris artistique : étrangers de passage, intellectuels et artistes parisiens s’y pressent. Picasso, Matisse, Braque, Apollinaire, Picabia, Duchamp, Man Ray, Gris, Laurencin, Masson, mais aussi les écrivains américains, Hemingway, Sherwood Anderson, Fitzgerald… s’y croisent et y découvrent La Joie de vivre et le Nu bleu de Biskra de Matisse, Les Trois Femmes de
Picasso, le Portrait de Madame Cézanne de Cézanne.

Matisse. Sarah et Michael Stein se lient à Matisse et seront les premiers grands défenseurs de son art. Ils réunissent avant-guerre une collection exceptionnelle. Sarah le convainc d’ouvrir une académie où elle suit les cours du maître aux côtés de nombreux artistes étrangers. En 1914, les Stein acceptent de prêter dix-neuf de leurs plus belles toiles à Berlin pour une exposition dans la galerie de Fritz Gurlitt. La guerre bloquera leurs oeuvres en Allemagne, qui ne seront jamais récupérées. Ils s’installent en 1928 dans une villa construite par Le Corbusier, à Garches.

Picasso. Léo et Gertrude Stein sont séduits par les oeuvres de la période rose de Picasso et vont soutenir l’artiste financièrement en achetant dessins et tableaux. Gertrude, dont Picasso se propose de faire le portrait en 1906, se découvre une profonde amitié avec le peintre. C’est à ce moment-là qu’elle commence l’écriture de son ouvrage monumental The Making of Americans, profondément marquée par la peinture de Cézanne et les échanges avec Picasso. Préoccupés tous deux par la question du réalisme et de l’objet, chacun élabore une écriture relativement hermétique – l’une, littéraire, fondée sur la répétition, et l’autre, picturale, sur la décomposition des volumes. Lorsque le frère et la soeur se séparent en 1913, Gertrude continue d’acheter des toiles cubistes de Picasso.

Gertrude Stein, entre aura et narcissisme. Depuis son engagement auprès de la Croix rouge américaine avec sa compagne Alice Toklas pendant la guerre, elle est devenue une figure populaire, célébrité qui ne fait que croître avec la publication en 1933 de L’Autobiographie d’Alice Toklas. Ses portraits (Vallotton, Cecil Beaton, Man Ray, Jo Davidson, Jacques Lipchitz, Dora Maar, Marcoussis, Picabia, Rose, Tchelitchew, Nadelman…) sont nombreux et contribuent à la construction d’un mythe.

Gertrude Stein, protectrice des arts, années 20-30. Après la guerre, les artistes que les Stein ont soutenus sont devenus très célèbres, et leurs cotes, inaccessibles. Gertrude Stein, proche de Kahnweiler, soutient toutefois dans les années 1920 la production « post-cubiste » de Gris, Braque, Masson… Alors que Léo s’est installé en Italie, Michael et Sarah rentrent à San Francisco devant la montée des périls fascistes. Gertrude partage son temps entre Paris et sa maison dans l’Ain, à Bilignin ; elle défend un groupe de jeunes peintres, les Néo-humanistes, Francis Rose, Bérard, Tchelitchew, mais aussi la production tardive de Picabia, les « Transparents » et les peintures hyperréalistes. Elle disparaît en 1946 non sans avoir assisté à l’émergence d’une nouvelle abstraction informelle, avec les toutes premières oeuvres d’Atlan.


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Cézanne, Matisse, Picasso… L’aventure des Stein

Commissaires : Cécile Debray, conservateur, Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, Paris, Gary Tinterow, Engelhard Chairman Curator, directeur du département du XIXe siècle, de l’art moderne et contemporain, Metropolitan Museum of Art, Rebecca Rabinow, conservateur associé au département du XIXe siècle, de l’art moderne et contemporain, Metropolitan Museum of Art, Janet Bishop, conservateur chargée des peintures et sculptures, San Francisco Museum Of Modern Art – SFMOMA

Tous les jours de 10h à 22h, le mardi jusqu’à 14h et le jeudi jusqu’à 20h.
Pendant les vacances scolaires tous les jours de 9h à 23h, y compris le mardi.
Fermeture exceptionnelle à 18h les 24 et 31 décembre. Fermé le 25 décembre.

Tarifs : 12 €, TR 8 € (13-25 ans, demandeur d’emploi, famille nombreuse). Gratuité
pour les moins de 13 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse.


Galeries nationales du Grand Palais

M° Champs-Elysées-Clemenceau

[Visuel : Portrait of Gertrude Stein, with American flag as backdrop (1935 January 4). Source : Library of Congress, Prints and Photographs Division, Van Vechten Collection, reproduction number LC-USZ62-103680. Domaine public]

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