0 Shares 5237 Views

Pantonio – interview

7 mars 2014
5237 Vues
panto

Pantonio – Exodus

Jusqu’au 20 mars 2014
Du mercredi au samedi de 14h à 19h

Galerie Itinerrance
7, rue René Goscinny
75013 Paris
M° Bibliothèque François Mitterrand

www.itinerrance.fr

Pantonio - interviewLapins, poissons, tortues… Les créatures élégantes, insaisissables et jaillissantes de Pantonio naviguent de la rue aux toiles. Rencontre.

Vous avez beaucoup créé dans la rue.
Qu’est-ce qui vous intéressait dans ce type de travail ?

J’ai commencé par un travail d’intervention très direct dans la rue. La rue permet de jouer beaucoup avec les lieux, les espaces… L’humour était très important dans ma démarche. Mais il s’agit aussi de respecter ce qui existe. C’est nécessaire de ne pas craindre de prendre son propre espace, mais dans le respect. Je passe rarement plus de quelques jours à peindre quelque chose dans la rue, mais cela reste ensuite beaucoup plus longtemps pour les habitants du lieu !

Pantonio - interviewPourquoi ce bestiaire, que vous avez décliné dans la rue aussi bien que sur toile ?

Ces animaux prennent de plus en plus de place. Ils représentent des personnes. Je choisis des espèces que j’aime : tortues, baleines… La baleine est un voyageur lent, calme, tranquille, après toute cette folie incarnée par la population des lapins ! Elle porte un message pacifique, positif. Il y a une forme de Ying et de Yang, d’équilibre entre des énergies contraires quand je choisis de faire coexister des animaux aussi différents. Les animaux sont une bonne image de la violence de la société.

Pantonio - interviewMais en quoi ?

Nous sommes tous connectés. Comme artiste, je suis un produit de la société. Je me sens petit. Je sais que je ne peux pas changer grand-chose à ce monde délirant. Il y a des révolutions, des exodes, une confusion générale. C’est dans cette confusion que je travaille. Je suis quelqu’un de très facilement négatif et noir. Je viens de l’archipel des Açores. Et je suis moi-même une île fermée. Mais j’ai appris à changer, à apprendre à m’offrir moi-même au monde. A comprendre que j’étais aussi un lapin parmi la foule des autres…

D’où vient ce bleu et noir qui est un peu devenu votre signature ?

J’espère que, malgré tout, ce n’est pas une signature, j’espère changer… Je me suis rendu compte tardivement que ces couleurs rappelaient celles de mon île… Il y a là-bas beaucoup de rocs très noirs, le bleu de la mer et une lumière très présente. Mais je ne veux pas m’enfermer dans un sujet, une couleur. J’ai envie d’aller vers d’autres couleurs, chaudes, froides… L’élasticité mentale est nécessaire.

Sophie Pujas

[Visuels : Courtesy de la Galerie Itinerrance ©Pantonio ; Pantonio à la Tour 13 ©Emmanuel FMR ]

Articles liés

March Mallow dévoile son nouvel album, “The Silence”, en concert au Sunset Paris le 23 mai
Agenda
26 vues

March Mallow dévoile son nouvel album, “The Silence”, en concert au Sunset Paris le 23 mai

Un voyage dans le temps…. March Mallow partage son amour pour un répertoire emprunt de blues et de jazz des années 40/50. Inspiré par Nat King Cole, T Bone Walker et Billie Holiday entre autres, le trio remet en...

Christinia Rosmini, artiste militante, en concert le 21 mai au Studio de l’Ermitage
Agenda
34 vues

Christinia Rosmini, artiste militante, en concert le 21 mai au Studio de l’Ermitage

Artiste hors norme, éclectique et passionnée, Christina Rosmini a construit depuis le début de sa carrière un univers artistique affirmé, affranchi des repères musicaux traditionnels. A travers ses créations, nourries d’une forte identité méditerranéenne, elle nous entraîne dans son...

Gael Rakotondrabe : figure iconique du Jazz en concert au Bal Blomet le 23 mai
Agenda
43 vues

Gael Rakotondrabe : figure iconique du Jazz en concert au Bal Blomet le 23 mai

Pianiste et compositeur, originaire de La Réunion, Gael Rakotondrabe se distingue par son éclectisme et sa virtuosité. Il est le seul pianiste français à avoir été lauréat du concours international de piano du Montreux Jazz Festival, sous la présidence...