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Festival de Cannes 2012 – 19 mai 2012

20 mai 2012
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Festival de Cannes 2012

Quand on subi un tel planning, le secret c’est de ne jamais prévoir de pause, oublier les repas, supposer que votre vessie vous laissera tranquille et que vos yeux ne vous lâcheront pas.

Le réveil est difficile à 7h mais plus que jamais, les séances se méritent. Je n’avais jamais senti qu’une foule de journalistes internationaux étaient prêts à vendre leurs grand-mères pour voir un film à l’aube mais c’est pourtant le cas cette année où régulièrement les salles ferment leurs portes avec des dizaines de gens encore à l’extérieur.

8h30 donc, confortablement installée dans les fauteuils de la grande salle Lumière, je découvre Lawless, le dernier film de John Hillcoat en compétition officielle. Plongée dans une Amérique d’un autre âge où la prohibition fait rage, le film est aussi décevant qu’il est prévisible. Il y règne aussi l’odeur malsaine d’une apologie de valeurs passéistes et machistes, bref, si le moment n’est pas désagréable à passer il ne justifie pas du tout la présence du film en compétition officielle.

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=KSOeKcDUt50[/embedyt]

La suite de la journée est en suite en mode express. Aux très beaux Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch succède l’insignifiant Antiviral de Brandon Cronenberg puis La Chasse de Thomas Vinterberg en compétition officielle. Comme une mécanique bien huilée, je patiente dans la file d’attente dédiée à ma couleur puis mon badge est contrôlé, je monte les marches rouges de la salle Debussy, mon sac subit une rapide fouille (je commence à avoir honte du bazar qui y régne), je passe au détecteur de métaux avant de m’installer pour 2 heures avant de redescendre à la même file d’attente que précédemment et ainsi de suite. Ce rythme aliénant ne dessert pas toujours les films mais a le mérite de pousser à une sélection naturelle implacable. Pas de place à la médiocrité et les avis sont vite tranchés.

Une pause enfin, et un vrai repas chaud à table (c’est amusant mais c’est ce que ce sont exclamé plusieurs convives, depuis 3 à 4 jours nous ne grignotons que sur le pouce dans le vent glacial et parfois sous la pluie de cette ville qui cette année, ne nous veut décidemment pas ici). Lieu de rendez vous de journalistes fourbus, accueillante avec ses grandes tables, ses dizaines de places et sa carte chaleureuse, la Pizzéria du port est LE lieu le plus rassurant et le plus confortable du festival pour s’alimenter et débriefer les films autour d’une bouteille de rosé (oui, je sais que j’avais dit que j’arrêtais le rosé). Ici, pas de top models en goguette, pas de musique électro assourdissante, pas de conventions, pas de badges, pas de pass VIP, juste quelques (excellentes) pizzas et un décor que l’on peut retrouver partout ailleurs.

Après cette parenthèse bienvenue, il est temps de courir à la dernière projection de la journée… celle de 00:30. Cette année, c’est Dario Argento qui ouve le bal des séances de minuit avec son nouveau Dracula 3D. Le maître est applaudi à tout rompre, son équipe aussi (dont la belle Asia, sa fille) et malgré un incident technique (un retard pour cause de 3D défectueuse) l’excitation est à son comble. Pourtant très vite il faut se rendre à l’évidence, maître Dario à vouloir respecter le mythe l’a aussi entouré de coton et le résultat est assez… ennuyeux. Bercée par une intrigue soporifique grandement desservie par l’horaire, je m’endors par intermittence quelques minutes. La magie n’a pas eu lieu. Pourtant cette séance restera pour moi la première (et peut-être la seule) dans la « loge président », une sorte de carré VIP de quelques sièges légèrement surélevés et coupés de la salle où se masse la crème de la crème (dont le jury d’habitude et le président du festival). Remercions cet heureux hasard du à un « golden ticket » obtenu par des moyens détournés, un rêve de cinéphile a été réalisé.

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Il est plus de 2:30 quand la salle se vide dans les rues froides de Cannes. La fatigue a alors raison de moi et je décide de profiter de quelques heures de repos réparateur avant une journée qui s’annonce au moins autant épique.

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Lucile Bellan

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