0 Shares 6871 Views

The Conjuring : Les dossiers Warren

20 août 2013
6871 Vues
image011

Le film de possession jouit aujourd’hui d’une longue tradition : depuis Amityville (film de 1979, qui racontait déjà un épisode de la vie des Warren) jusqu’aux récents opus de « Paranormal Activity », en passant par Poltergeist, les réalisateurs se délectent à faire frissonner les spectateurs en accumulant les scènes les plus horrifiques et suggestives possibles. Dibbouks, esprits frappeurs, démons et succubes ont déjà été maintes fois mis en scène. On attend donc ici un renouveau substantiel du genre.

De James Wan on a déjà pu saluer Saw, puis les remarqués Dead silence et Insidious, glaçants jusqu’à la moelle. Obsédé par les vieilles dames et les marionnettes, le réalisateur s’attaque ici à un film moins débridé, plus proche du réel.

On y suit l’enquête menée par le couple Warren à Harrisville, Rhode Island, auprès de la famille Perron, torturée par des esprits au sein de la maison qu’ils viennent d’acquérir : la trame est donc traditionnelle. La nouveauté réside dans le fait de rentrer dans l’intimité des Warren, ce qui permet de découvrir la fragilité de Lorraine, depuis qu’une séance d’exorcisme précédente s’est mal déroulée.

On remarque l’attention toute particulière accordée à la photographie (superbe lumière automnale sépia de John R. Leonetti) ainsi qu’aux décors et accessoires, extrêmement fidèles aux années 1970 (ah, les couvertures laides et pelucheuses…). James Wan démontre ici encore sa maîtrise totale dans la mise en situation, et dans la construction d’une histoire crédible au rythme effrené. La scène d’introduction pourrait quasiment faire office de court métrage introductif, clin d’oeil aux projections classique du cinéma, ainsi que le recours  aux longues focales, caractérisé par des zooms interminables. La grande force du film réside dans la capacité à jouer aussi bien de l’allusion (apparitions des fantômes… ou non) que de la surenchère (la scène d’exorcisme).

En revanche le film s’affaiblit quand il s’agit d’évoquer la vie des Warren : malgré la partition impeccable de Patrick Wilson et Vera Farmiga dans les rôles-phares, le réalisateur peine à asseoir une réelle crédibilité dans les relations familiales autour de leur jeune fille, bien anecdotique. Cet aspect du film affaiblit la tension et donc fatalement le dénouement final du climax, les histoires des familles Warren et Perron tendant à se rejoindre. Également, quelques clichés  concernant l’histoire des sorcières de Salem pourront gêner les puristes.

Cependant si on s’attache à la question : Aurez-vous peur ? Oui, indéniablement, à moins que vous vous soyez déjà enfuis. James Wan n’a rien perdu de ses capacités à générer une terreur implacable. Et pour les intéressés, vous trouverez plus bas un lien vers la maison-musée (autoproclamée « lieu le plus hanté du monde » suite à l’accumulation de fétiches) où ne réside plus que Lorraine Warren depuis le décès de son mari en 2006.

Mathilde de Beaune

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=dB_thglC0hw[/embedyt]

The Conjuring : Les dossiers Warren

De James Wan

Avec Patrick Wilson, Vera Famiga, Ron Livingston, Lili Taylor

Durée : 110 min.

www.theconjuring.warnerbros.com
www.warrens.net/Occult-Museum-Tours.html

Sortie le 21 août 2013

A découvrir sur Artistik Rezo :
– les films à voir en 2013

Articles liés

Concerto pour violon de J. Brahms à la Salle Gaveau
Agenda
95 vues

Concerto pour violon de J. Brahms à la Salle Gaveau

Pour les amoureux de concert classique, la Salle Gaveau nous promet de la haute qualité avec un nouveau concert en mais avec J. Brahms et l’orchestre de CRR de Paris.  Au programme :  J.BRAHMS Concerto pour violon en ré...

Récital de piano avec Barry Douglas à la Salle Gaveau
Agenda
95 vues

Récital de piano avec Barry Douglas à la Salle Gaveau

Médaille d’Or du Concours Tchaïkovski en 1986, Barry Douglas se produit en récital sur toutes les grandes scènes du monde – du Royaume-Uni au Mexique, des PaysBas aux États-Unis. Il est l’invité de prestigieux orchestres, parmi lesquels le BBC...

Un « Dom Juan » sulfureux et maudit à l’Odéon
Spectacle
212 vues

Un « Dom Juan » sulfureux et maudit à l’Odéon

Projetant la pièce de Molière au 18° siècle, sous la tutelle du Marquis de Sade, Macha Makeïeff fait de cet anti-héros un prédateur sulfureux et languissant, interprété avec brio par Xavier Gallais dans un décor unique. Une course à...