0 Shares 2564 Views

Larry Clark – polémique

8 octobre 2010
2564 Vues
clark_polemique

 

« Que pensez-vous de la polémique sur l’exposition Larry Clark ? » Voici une question de la plus grande importance à l’ouverture de Kiss the past Hello au musée d’Art moderne de la ville de Paris. La première interdiction en date depuis la création de la loi en 2007 sur la défense des mineurs à la vue d’images à caractères violents ou pornographiques, s’abat sur les photographies de Larry Clark. La mairie de Bertrand Delanoë a donc pris la décision d’interdire au moins de 18 ans l’exposition, jugeant pornographiques certaines photos montrant des adolescents nus, se droguant et ayant des relations sexuelles.

 

Le scandale ne s’arrête pas aux clichés mais s’empare de l’artiste et de son œil voyeuriste vis-à-vis des prises de vue sur ces adolescents nus. De ce point de vue, il est certes délicat de savoir jusqu’où peut-on aller dans l’art sans dépasser la limite. Mais l’exemple de cette exposition remet à nouveau au grand jour ce type de questions : qu’est-ce qui choque ? Qu’est-ce qui peut être vu ? L’exemple 60 ans plus tôt de la sortie controversée de l’ouvrage Lolita de Wladimir Nabokov traitait de ce même problème de pédophilie. Reconnu comme grand chef-d’œuvre aujourd’hui, il continuera encore pendant de longues années à révolter certaines personnes.

 

Ce qui est incohérent dans cette censure, c’est que les photos de Larry Clark ont déjà été exposées à la maison Européenne de la photographie à Paris. Qu’est-ce qui a changé en si peu de temps ? La polémique captive la presse qui, comme le quotidien Libération ouvre son édition la veille de l’exposition avec en première page une photo lascive de l’artiste, s’indignant sur la censure établie. Au fin fond de ce débat interminable sur l’ébranlement de certaines photos qui constituent une petite partie de l’exposition, on ne parle pas du reste de l’exposition que l’artiste dévoile : les bas-fonds d’une jeunesse américaine qui vit dans la violence et la drogue… qui semblerait être un sujet plus grave que la découverte de leur sexualité. La fonction médiatrice du musée est alors précieuse pour montrer certains sujets au public inabordable ailleurs, sur l’évolution de la société, le monde dans lequel nous vivons perçu par le regard d’un artiste. Que ce monde soit bon ou mauvais. 

Elise Besnier

 

Lire aussi sur Artistik Rezo, Larry Clark, une leçon de cinéma.

 

 

Kiss the past hello

 

Du 8 octobre 2010 au 8 janvier 2011
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h
Informations : 01 53 67 40 00
Tarifs : 5 euros, réduit : 3,50/2,50 euros ; Interdit au moins de 18 ans

Musée d’art Moderne de la ville de Paris
11 avenue du Président Wilson
75116 Paris
Métro Alma-Marceau ou Iéna

 

www.mam.paris.fr

 

Articles liés

Concerto pour violon de J. Brahms à la Salle Gaveau
Agenda
107 vues

Concerto pour violon de J. Brahms à la Salle Gaveau

Pour les amoureux de concert classique, la Salle Gaveau nous promet de la haute qualité avec un nouveau concert en mais avec J. Brahms et l’orchestre de CRR de Paris.  Au programme :  J.BRAHMS Concerto pour violon en ré...

Récital de piano avec Barry Douglas à la Salle Gaveau
Agenda
102 vues

Récital de piano avec Barry Douglas à la Salle Gaveau

Médaille d’Or du Concours Tchaïkovski en 1986, Barry Douglas se produit en récital sur toutes les grandes scènes du monde – du Royaume-Uni au Mexique, des PaysBas aux États-Unis. Il est l’invité de prestigieux orchestres, parmi lesquels le BBC...

Un « Dom Juan » sulfureux et maudit à l’Odéon
Spectacle
217 vues

Un « Dom Juan » sulfureux et maudit à l’Odéon

Projetant la pièce de Molière au 18° siècle, sous la tutelle du Marquis de Sade, Macha Makeïeff fait de cet anti-héros un prédateur sulfureux et languissant, interprété avec brio par Xavier Gallais dans un décor unique. Une course à...