Mathieu Cherkit – Ecosysthème – Galerie Jean Brolly
Sa peinture pourrait être une représentation fidèle de la réalité : celle de ce pavillon en meulière, ceinturé par un jardin sur les hauteurs de Saint-Cloud où il habite avec sa famille. Dans cet univers chargé par un vécu de près de 60 ans, l’artiste puise les sujets de ses peintures.
Chez Mathieu Cherkit (né en 1982. Il vit et travaille à Saint-Cloud), le tableau devient ce lieu de confrontation où l’observation de ce monde familier, et les connaissances issues de l’apprentissage donnent libre cours à une démarche audacieuse.
Alors qu’il était encore étudiant à l’école des beaux-arts de Nantes, Mathieu se rend dans les ateliers de la prestigieuse Hochschule für Grafik und Buchkunst Leipzig (Académie des arts visuels de Leipzig) pour parfaire son apprentissage auprès d’artistes tels que Neo Rauch, Matthias Weischer, David Schnell ou encore Christoph Ruckhaberle. C’est là, dans ce haut lieu de la peinture réaliste socialiste qu’il va trouver un nouveau souffle. Ses compositions s’affirment. Sa vision, à mi-chemin entre réalisme et illusion, s’élargie.
Grâce à un savant mélange de formes abstraites (bandes, rayures, damiers) qui structurent l’espace et divers éléments figuratifs qui donnent l’impression d’être abandonnés, il s’empare de son quotidien pour lui donner une vie nouvelle, avec des couleurs flamboyantes. S’agit-il d’hommages ou d’influences, d’observations directes ou de fantaisies personnelles ? Mathieu Cherkit s’amuse parfois à convoquer Matisse pour la dynamique des couleurs, Valloton pour son goût de l’art naïf et la simplification des formes, Vuillard et Bonnard pour le caractère ornemental ou encore Magritte, Balthus et De Chirico pour l’aspect insolite. Si sa pratique picturale colle à la réalité, c’est aussi pour mieux la mettre à distance. Il joue avec la bi et la tridimensionnalité pour troubler notre regard. Les perspectives sont maladroites, voire incohérentes.
Parfois, il renforce l’étrangeté de ses compositions avec la présence d’un personnage stylisé, aux articulations anguleuses et à l’expression figée. Dans les vues qu’il donne de son jardin, on retrouve cette atmosphère de trouble, somme toute délectable.
Mathieu Cherkit – Ecosysthème
Du 3 septembre au 8 octobre 2011
Vernissage le 3 septembre 2011 à partir de 16h
Galerie Jean Brolly
16, rue de Montmorency
75003 Paris
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– Mathieu Cherkit – Circulation intérieure – galerie Jean Brolly (2014)
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