0 Shares 1681 Views

Piège pour un voyeur – Galerie Patricia Dorfmann

9 août 2011
1681 Vues
Galerie Patricia Dorfmann

« Piège pour un voyeur, l’une des plus belles expositions de Michel Journiac, n’a pas eu le retentissement qu’elle aurait dû avoir à l’époque dans la presse « généraliste » ou même « people ». C’était tout de même la première fois que l’on montrait le corps d’un homme nu dans une galerie parisienne ! Les invités, le soir du vernissage, étaient d’ailleurs extrêmement gênés et je crois bien qu’ils tournèrent pratiquement tous le dos à la cage de néons fluorescents dans laquelle était enfermé le jeune modèle. En fait, c’était le public qui était déshabillé par l’installation… Bien sûr, personne dans l’assistance ne se risqua à se dévêtir pour relayer le jeune homme encagé. Cependant, à chaque fois que quelqu’un s’approchait de lui pour le regarder de plus près, la lumière violente et acide du néon mettait son visage en pleine lumière. (…) Avec cette installation – performance dont la signification sado – masochiste n’échappe plus à personne aujourd’hui, Journiac affirmait d’une manière incroyable son homosexualité tout en restant dans l’énoncé le plus générique et le plus universel. Je crois que l’art corporel est vraiment né avec cette exposition. La « cage » de Journiac est un peu à l’art corporel ce que la « pissotière » de Duchamp est à l’art conceptuel. »

Propos recueillis par Vincent Labaume auprès de Martin Malburet, le 4 novembre 2003

« A partir d’une réédition “réactivation” de l’installation – performance historique de Michel Journiac Piège pour un voyeur (1969), j’ai voulu réunir un ensemble d’oeuvres dialoguant avec l’esthétique contemporaine du nu : Les icônes du temps présent (1988) de Michel Journiac, tentative de sacralisation de l’imagerie homosexuelle par le biais d’une esthétique empruntée aux icônes orthodoxes russes ; Le corps, cet objet du XXIème siècle (2011) de Rebecca Bournigault, plongée au coeur de l’infinie combinatoire des corps produite par l’industrie du film porno ; Cover 604 (2008), “grand nu” du couple de peintres Ida Tursic & Wilfried Mille dialoguant à travers les âges avec ceux de Courbet, Manet, Braque, Modigliani, Renoir… ; et Union (2009 -2011), série inédite de photographies extraites d’un film de science-fiction pornographique réalisée par le collectif parisien France Fiction. »

Jonathan Chauveau


Piège pour un voyeur

Commissariat : Jonathan Chauveau

Œuvres de Michel Journiac, Rebecca Bournigault, Ida Tursic & Wilfried Mille et France Fiction

Du 3 au 24 septembre 2011

Vernissage le samedi 3 septembre 2011, de 14h à 21h

Galerie Patricia Dorfmann
61, rue de la Verrerie
75004 Paris

www.patriciadorfmann.com

Articles liés

Dans le cadre du Festival Off Avignon, “4.48 Psychose” une représentation tirée des textes de Sarah Kane !
Agenda
73 vues

Dans le cadre du Festival Off Avignon, “4.48 Psychose” une représentation tirée des textes de Sarah Kane !

4.48 Psychose, “s’il vous plaît levez le rideau !”. Découvrez un spectacle touchant et authentique tiré des textes de l’autrice Sarah Kane ! À découvrir lors du Off du Festival d’Avignon, dès le 29 juin au Théâtre La Luna...

La réinterprétation des “Three Quartets” de Dal Sasso Big Band Chick Corea au Sunset-Sunside
Agenda
61 vues

La réinterprétation des “Three Quartets” de Dal Sasso Big Band Chick Corea au Sunset-Sunside

Dal Sasso a encore frappé ! Fort de ses relectures King Size de classiques de JohnColtrane,  “A Love Supreme” et “Africa/Brass”, Christophe Dal Sasso s’attaque aux “Three Quartets” de Chick Corea. Sous la conduite experte de l’arrangeur, son big...

Le Petit Palais ouvre ses portes aux artistes d’art urbain avec l’exposition événement “We Are Here”
Agenda
2343 vues

Le Petit Palais ouvre ses portes aux artistes d’art urbain avec l’exposition événement “We Are Here”

À partir du 12 juin 2024 et pour la première fois, le Petit Palais ouvrira ses portes aux artistes d’art urbain, les invitant à engager un dialogue subtil avec ses collections permanentes et son architecture. Une véritable exploration d’art...