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Exposition Lames au corps – Steve Gianakos – Semiose Galerie

27 décembre 2016
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Lames au corps

Œuvres de Steve Gianakos

Du 7 janvier au 25 février 2017

Vernissage le 7 janvier 

Semiose Galerie
54 rue Chapon
75003 Paris
M° Arts et Métiers 

www.semiose.fr

unnamed-1 copieDu 7 janvier au 25 février 2017

Toute l’oeuvre de Steve Gianakos semble fondée sur l’après coup – ou le mauvais coup : coups de mains, coups de reins, coups tordus… Non pas sur le commentaire donc, mais sur la chute et la rechute, le bond et le rebond, à l’instar d’une conversation sous-tendue par des jeux de mots facétieux, des allitérations ou des ellipses incessantes, et autres afféteries de langue.

Brillamment diplômé du Pratt Institute de Brooklyn presque dix ans après l’apparition du Pop Art, l’artiste en utilise dès lors sans vergogne les codes, le langage et les expressions, les usant autant que les utilisant comme des choses établies, déjà surannées, presque nostalgiques. Dernières étoiles à flamboyer au firmament de l’art.
Effeuilleuses de feuilles d’un jour, empreintes d’images empruntées, découpées et recollées à la hâte comme un maquillage sur la banquette arrière d’un taxi de nuit, ses héroïnes n’ont ainsi pas plus d’épaisseur ou de consistance qu’un papier de cigarette roulé entre des doigts gourds ; la dernière procurant toujours plus de plaisir que la première qui nous a déjà condamnés…
The King is dead. Long live The Queens! Leurs heures seront donc éclatantes, jouissives, transgressives, improbables et corrompues. Et les couches de papier sur lesquelles Steve Gianakos en reproduit les soirs et matins d’être aussi blanches qu’une nuit noire, aussi propres qu’un kleenex au fond d’un sac à main, aussi cristallines qu’une voix chargée d’alcool et de tabac, et aussi fraîches que les nouvelles du jour. Just a cut above the rest.

Ne poussons pas du col, affalée sur son divan, la diva est moins divine qu’avinée, moins fine fleur que déflorée, mais reste raffinée dans toute l’essence du terme. Aussi ne serons-nous pas surpris de la voir se farder au fil du rasoir (Her knees shook like castanets, 2012), déjeuner d’une tête (Mother and Child, 2012), voire paraître rentrer dans le moule de la bienséance (Sans titre, 1998). Pas de quoi s’alarmer ou verser une larme… « Oh ! Juste une larme, Darling ! Allez… Un doigt de plus… Le dernier ! » « Le de(r)nier du culte ? ».
Belle et rebelle, un peu dérangée, un peu mal genrée, aujourd’hui volontiers girlie, elle feint et feinte le bon et le mauvais goût, mange mal mais avec des baguettes, joue faux et hors mesure mais avec grâce et distinction. S’attachant à la tâche, excessive et lascive, elle serpente sur la mauvaise pente, prend sa chatte pour une panthère, et inversement. Whatever tickles your fancy, n’est pas con qui veut. Et sous ses doigts de fée se dissout le vernis.

L’art s’en retrouve dès lors désoeuvré, enfant unique dans un palais désert. Après avoir tout mis à sac, il faut se prendre en main, lui dit-elle en tête-à-tête ! Sac à main, main au collet, collet monté, bien chapeautée, elle s’apprête enfin à s’exposer d’un trait. Un poil carnassière, elle s’affiche ainsi sous les sunlights après une ultime collation/décollation bien tournée.

A découvrir sur Artistik Rezo :
– Vernissages – Paris – Janvier 2017

[Source visuel et texte : communiqué de presse ]

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