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Eva Barto – The infinite debt – gb agency

3 février 2016
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Eva Barto - The infinite debt - galerie gb agency

Exposition The infinite debt

Œuvres de Eva Barto

Du 5 février au 26 mars 2016
Du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 19h

Vernissage le 4 février 2016 de 18h au 21h

Entrée libre

Gb Agency
18, rue des 4 Fils
75003 Paris
M° Rambuteau

www.gbagency.fr

Du 4 février au 19 mars 2016

The infinite debt envisage l’exposition comme une zone de spéculation dont l’enjeu et l’objet ne sont jamais clairement définis à l’image d’un cycle qui régirait le moteur d’une économie parallèle en mouvement continu et infini. Elle fait écho au symbole de l’ouroboros (serpent qui se mord la queue), tant dans l’idée d’un cycle fermé sur lui-même que dans les paradoxes qu’il implique.

Ce cycle est orchestré par une remise en jeu constante des biens et de l’économie accumulée, à la manière du hors-la-loi et chercheur d’or Cisia Zyke, figure aventurière et emblématique des années 80 rejouant systématiquement ses gains et se retrouvant perpétuellement en dette vis-à-vis de tous. Il appelle également au mode de fonctionnement d’une société écran, dont le nom, Trust, évoque à l’évidence différents sens et brouille encore davantage les pistes à suivre. Par définition, cette société écran dont on retrouvera le nom à divers endroits de l’exposition n’est jamais exposée pleinement aux regards mais fonctionne de manière sous-jacente et (presque) invisible.

Le visiteur est d’emblée projeté dans un espace ambigu, contaminé d’indices et d’objets au statut apparemment indéfini: des cigarettes parsemées laissant trainer une vague odeur de tabac froid évoquant des négociations tardives, des étiquettes portant le nom de cette société, une plaque de la galerie détournée sur laquelle apparait en négatif son nom martelé, des moules de verre ou de résine faisant allusion à un jeu d’arnaque, ou des annonces de sa (fausse ?) liquidation économique. L’ensemble de ces objets, à la fois sculptures, constructions ou agencements créent une fiction au sein de l’exposition dont le visiteur devra se saisir pour appréhender ce dont il est question ici: les notions de confiance, de perte, de gain et de remise en jeu se jouent dans une réalité économique, celle dans laquelle nous vivons, à l’image de la relation irrésoluble et infinie
« créditeur/débiteur » instaurée dans notre société que le philosophe et sociologue Maurizio Lazzarato a théorisé.

L’espace de Level one est ainsi réinvesti de manière brute laissant des portants, cintres et miroir utilisés par les derniers occupants suite à la location de l’espace pour la Fashion Week, former la structure même de cette économie parallèle. Cette empreinte déceptive, porteuse de la réelle privatisation de l’espace pendant la semaine de la Fashion Week avant l’exposition est bien le moteur qui anime la nécessité d’un retranchement ailleurs, dans les marges investies dans l’urgence et dans la production d’objets au statut toujours incertain, dès truqués, caisse noire, table de négociation désormais repliée évoquant Les promesses d’endettement provisoire que l’artiste se propose de signer avec quiconque, liant ainsi de manière bien réelle le donateur et l’artiste pour un temps indéfini.

Les objets présentés dans The infinite debt participent à l’idée de mouvement et de consommation infinis tel un cycle qui ne finit jamais, sans cesse ré-exploité. À l’instar de ces courriers entreposés dont la galerie se constitue à la fois expéditrice et destinataire comme pour alimenter son activité parallèle.
Il fait également référence à ce plan et visuel d’exposition répliqué à plusieurs reprises, dont l’apparente stratégie de gain est issue d’une autre économie, celle utilisée pour le projet All in dont l’enjeu est de jouer la totalité d’une bourse de production au casino et d’utiliser la somme finale pour la création d’une publication retraçant la totalité de la mise en jeu, la transparence de ses gains et son éventuelle perte.

Ainsi, tout comme la société Trust ou le personnage T.I.N.A. (There Is No Alternative) inventé par la critique Flora Katz dont le texte entre en dialogue avec les objets, les leitmotivs du gain, du jeu, de la confiance et de la perte révèlent et brouillent tout à la fois la fiction que constitue l’exposition. Cependant les différents éléments qui la constituent évoquant la triche ou la dissimulation, jeux de pertes et/ou de profits, sont bien les réminiscences d’une autre économie destabilisante, ancrée dans le réel, à l’image d’une société qui n’a de cesse de s’interroger sur le rapport fondamental et structurel créditeur/débiteur et l’état de dépendance et de culpabilité qu’il implique de manière croissante.

[Source texte et visuel : © communiqué de presse ; Courtesy de la gb agency ]

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